CARTE DE VŒUX 2015 : Bonne santé aux 15 écoles, 11 crèches, 8 maison de retraites et 4 centres de santé situés à moins de 2 km d’Eiffage !

A 10 jours de la fin de l’enquête publique, nous avons pu constater une mobilisation exceptionnelle de la population. Entre les témoignages directs et les courriers, c’est pas moins de 6 cahiers d’enquête qui ont déjà été remplis, sans compter les envois groupés de lettres par les parents d’élèves des écoles qui figurent dans des dossiers séparés. 200, 300, 400 témoignages ? Peu importe le décompte, il faut continuer à se mobiliser jusqu’au dernier jour et continuer à remplir le registre, écrire des courriers et surtout procéder à des signatures groupées dans les écoles, les maisons de retraites, les crèches. Pour vous aider à mobiliser, voici une carte et un tableau issus du dossier d’enquête (partie C, pp. 59-60) qui donne la liste des implantation sensibles avec la distance à l’usine. Ce document à soit seul est accablant … mais il le sera davantage si dans chaque établissement concerné les habitants se mobilisent. Meilleurs vœux de bonne santé 2015 !

1420187592358

1420187642622

 

VENEZ NOMBREUX A LA GRANDE PERFORMANCE NOCTURNE DU CONSEIL MUNICIPAL A SUCY-EN-BRIE, Lundi 15 Décembre, de 20h à 1h du matin

Nous invitons les lecteurs du blog T’AIR-EAU94 à réserver leur soirée du lundi 15 Décembre 2014, de 20h jusque tard dans la nuit pour assister en direct à une performance artistique exceptionnelle : le vote de l’avis du conseil municipal de Sucy-en-Brie sur  l’ICPE Eiffage.  Attention, assister à un tel événement se mérite puisque le vote sur l’usine Eiffage – le clou du spectacle- devrait se situer vers la toute fin du conseil municipal, soit probablement pas avant 22h, 23h voire minuit … Il est donc recommandé de se munir de vêtements chauds ou de couvertures, d’apporter un thermos de boisson chaude et des petits gâteaux ou autres douceurs et de prévoir un coussin car les sièges du public sont très inconfortables. Les citoyens courageux ne seront pas déçus car voici les principales performance attendus :

1) Un grand numéro d’équilibriste :  L’AVIS « NON DEFAVORABLE ».

Les réunions préparatoires au conseil municipal laissent entendre que le conseil municipal de Sucy-en-Brie voterait un avis ou la municipalité  « N’EMET PAS D’AVIS DEFAVORABLE à la demande d’autorisation souscrite par la société EIFFAGE Travaux Publics IDF-C pour l’exploitation d’une  centrale d’enrobage à chaud et activités associées sur le site du port de Bonneuil-sur-Marne  rue du Moulin Bateau« . Il faudra beaucoup de talents aux artistes qui ont rédigé ce projet d’avis pour convaincre le public émerveillé qu’un avis « non défavorable » est différent d’un avis « favorable« , même s’il est assorti de conditions.

2) UN GRAND NUMERO DE PRESTIDIGATION : LA DISPARITION DE L’AVIS D’ENQUETE PUBLIQUE SUR UN PANNEAU D’AFFICHAGE MUNICIPAL

Si la mairie de Sucy-en-Brie a bien procédé à l’affichage de l’enquêté publique Eiffage avant le 6 décembre sur les panneaux municipaux, les habitants du quartier des Noyers ont pu constater que l’affiche s’était ensuite mystérieusement décollée et gisait froissée et illisible depuis plusieurs jours au fond de la vitrine fermée à clé. Un beau tour de magie … Mais on n’avait encore rien vu car depuis vendredi 12 décembre 2014, nous avons pu constater que le panneau d’affichage situé avenue du général Leclerc n’affiche plus du tout l’avis d’enquête publique, alors même que le services municipaux sont venus afficher la réunion du Conseil Municipal de lundi. Heureusement, les prestidigitateurs de la mairie nous expliquerons certainement lundi comment cette affiche a disparu et la feront – on l’espère – ressortir d’un chapeau ! Le panneau d’affichage de l’Avenue du Général Leclerc photographié le 23 Novembre 2014 (à gauche)   et 13 Décembre 2014 (à droite) 1416740191448     13Decembre

3) UNE TENTATIVE DE RECORD MONDIAL : LA DUREE DE NON-REPONSE A UNE DEMANDE DE REUNION CITOYENNE

Les citoyens de Sucy-en-Brie qui s’étaient fortement mobilisés au printemps 2012 contre l’usine Eiffage ont demandé le 27 Mars 2012 a organiser une réunion de débat contradictoire, soutenue par le collectif T’AIR-EAU94 et deux associations municipales. Aucune réponse n’est parvenue à ce jour alors que près de deux ans se sont écoulés. Nous en sommes probablement au record national de délais pour répondre à un courrier associatif mais, qui sait, il devrait être possible de poursuivre la tentative afin de battre un record européen ou mondial ?

lettresucy

4) ET POUR FINIR, UN GRAND NUMERO DE CLOWN : L’HOMME COUPE EN DEUX

Le spectacle se terminera par un spectacle comique qui réjouira les petits et les grands. Mr Jean-Pierre Chaffaud jouera simultanément le rôle du Clown Rouge (directeur-adjoint au Port de Bonneuil) et du Clown Blanc (adjoint à la mairie de Sucy-en-Brie en charge des dossiers ICPE au moment de la première enquête publique). Le conflit entre les intérêts des deux personnages ne manquera pas de vous arracher des rires ou des larmes … sucy en brie  avantsucy en brie  apres

5) UN SPECTACLE GRATUIT MAIS DES REGLES DE CONDUITE TRES STRICTES A RESPECTER

Attention à bien respecter les règles de conduite du public lors d’un conseil municipal, faute de quoi vous pourriez être expulsés de la salle pour trouble à l’ordre public. Il est notamment interdit :

  • d’intervenir dans les débats ou de poser des questions
  • de siffler, applaudir, crier ou perturber de toute autres façons le bon déroulé du débat

Il est en revanche autorisé par la jurisprudence de :

  • prendre des photographies (en évitant les flash)
  • d’enregistrer les échanges entre membres du conseil municipal
  • de filmer les débats

6) COMMENT S’Y RENDRE ?

Le conseil municipal débutera à 20h à la maison des Familles qui se trouve au point A sur la plan ci-dessous Sucyplan

ENQUETE PUBLIQUE EIFFAGE 2014 : Amplifier le mouvement en contribuant à l’enquête par courrier

La première journée de mobilisation du samedi 6 décembre a été un franc succès puisque plus d’une centaine de personnes étaient présentes : citoyens, journalistes, partis politiques, associations … Mais il ne faut pas pour autant s’endormir et croire que les 50 à 100 témoignages inscrits ce jour là dans le registre seront suffisants pour emporter la décision. A partir de maintenant, l’accès au registre va être beaucoup plus compliqué, en termes d’horaires comme de localisation et on peut craindre que beaucoup de personnes prêtes à manifester leur désaccord ne renoncent à le faire faute de temps. C’est pourquoi nous rappelons à tous les citoyens qu’ils peuvent contribuer également par courrier postal et que toutes les lettres reçues seront ajoutées au registre d’enquête publique.

Comme nous l’avons déjà indiqué, il est toujours préférable de rédiger soi-même une lettre avec ses propres mots et arguments. Mais le nombre de réponses est également important dans le bilan final, c’est pourquoi nous proposons ci-dessous une lettre-type que les personnes pressées pourront imprimer telle quelle et envoyer (cliquer ici pour télécharger au format pdf) mais qu’elles pourront également retoucher, modifier et compléter avec leurs propres arguments (cliquer ici pour télécharger au format word)

courrier-type2

N’oubliez pas d’ajouter un timbre … vert pour poster votre courrier (60 centimes …) et si vous avez acheté un carnet de 12,  essayez de décider 11 amis ou voisins à participer également à l’enquête publique. Ce sera plus efficace qu’une pétition car tout témoignage effectué dans le cadre d’une enquête publique a une valeur légale et doit obligatoirement être pris en compte dans le décompte final des participants à l’enquête publique.

timbrevert

ENQUETE PUBLIQUE EIFFAGE 2014 (6) : Le retour du lignite ou le choix de la rentabilité économique au mépris de la vie humaine

On aurait pu penser que l’entreprise Eiffage présenterait un dossier plus respectueux de l’environnement et de la santé humaine lors de cette deuxième demande d’autorisation… Eh bien, pas du tout ! Seule comptant la rentabilité économique et la rémunération de l’actionnaire, Eiffage demande à nouveau à pouvoir  utiliser comme combustible le LIGNITE, aussi appelé « CHARBON SALE ».  Beaucoup moins cher que le gaz, le lignite est particulièrement dangereux pour la santé et de plus susceptible de dégager des odeurs nauséabondes (oeuf pourri, …), comme les riverains ont pu le constater lors des phases d’essais de l’usine en 2012. Eiffage avait à l’époque décidé de suspendre temporairement l’usage du lignite compte tenu de l’ampleur des protestations . Mais il est clair qu’ils espèrent obtenir cette fois-ci un permis de polluer sans aucune limite !


Argument n°6 : Le résumé non technique de l’étude d’impact mentionne à plusieurs reprises (pp. 36-37, 41-42 et 58) l’hypothèse d’utiliser comme combustible de l’usine du lignite, éventuellement couplé avec du gaz naturel. De façon très habile, le dossier n’indique pas la solution qui sera retenue, mais il est clair au vu de l’extrait de la page 58 que ce pourrait très bien être 100% de lignite :

lignite

Or, la pollution engendrée par le lignite est beaucoup plus importante que celle du gaz naturel en matière de particules fines, ce qu’Eiffage se garde bien de montrer dans le tableau comparatif des polluants respectifs du gaz et du lignite qu’il fournit. Ce tableau suggère au lecteur peu attentif que le lignite est plus dangereux que le gaz en matière d’oxydes de souffre et d’azote mais moins dangereux en matière de composés organiques volatifs. Cette présentation retorse et hypocrite laisse croire qu’il serait équivalent d’utiliser le gaz ou le lignite. Mais il manque juste le principal, à savoir les autres polluants, ceux où la dangerosité du lignite est la plus évidente et qui sont comme par hasard oubliés.

lignite2

Pensez vous que l’autorité environnementale – dont c’est le métier – aurait relevé cette manipulation ? Pas du tout … les dangers du lignite ne sont nulle part évoqué sauf pour dire que « actuellement le lignite n’est pas utilisé« , oubliant de rappeler que c’est grâce à la mobilisation des riverains qu’Eiffage avait temporairement renoncé à utiliser ce combustible polluant, émetteur majeur de gaz à effet de serre.

lignite3


Qu’est-ce que le lignite ? Le lignite est un charbon de qualité inférieur, et fortement polluant. D’abord, comme le charbon, sa combustion produit des émissions très élevées de CO2:  de l’ordre de 1kg de CO2/kWh, soit plus du double des émissions d’une centrale à cycle combiné gaz. Mais aussi, le lignite est riche en sulfure, lequel est en grande partie à l’origine des fameuses pluies acides. Enfin, sa combustion entraîne aussi la libération d’oxyde de carbone et de particules fines, elles mêmes responsables de maladies respiratoires. L’Allemagne est aujourd’hui, devant l’Australie, le premier producteur mondial de lignite. D’après une étude récente de l’Université de Stuttgart, commandée par Greenpeace International, les scientifiques ont pu chiffrer les impacts sanitaires des 300 plus grandes centrales à charbon d’Europe, et de 50 autres projets en cours de réalisation, à 25 000 décès prématurés par an.

ENQUETE PUBLIQUE EIFFAGE 2014 (4) : Aucune surveillance permanente des particules fines et des HAP

L’usine Eiffage va augmenter fortement la diffusion dans l’air de deux polluants très dangereux pour la santé. D’une part, elle va émettre des dérivés cancérigènes du bitume appelés HAP et ceci, d’autant plus fortement que l’exploitant envisage de recycler de vieux enrobés contenant une proportion élevée de goudrons voire d’amiante. D’autre part, en raison de son activité de broyage et concassage, elle va accroître la quantité de poussières fines qui se logent au plus profond des poumons et provoquent des maladies respiratoires et cardiaques. Ces deux polluants touchent particulièrement les personnes âgées et les jeunes enfants. Or, il y a deux écoles et une maison de retraite à moins de 700 mètres de l’école.


Argument n°4 : L’étude d’impact n’analyse pour ainsi dire pas les deux polluants les plus critiques de l’activité de l’Usine Eiffage que sont les particules fines et les HAP. Ainsi, le recours aux données AIRPARIF se limite à l’étude de deux autres polluants moins directement liés à l’activité principale de l’usine, les dioxydes d’azote et l’Ozone, ce qui est parfaitement malhonnête. Il était tout à fait possible d’obtenir les données des autres polluants à l’aide des stations AIRPARIF

pollu

Quant à l’étude réalisée par la société ENTIME en avril 2012, elle est résumée très rapidement sans fournir les renseignements précis sur le contexte de mesure. Plus grave, Eiffage omet de parler de la seconde campagne de mesure ordonnée par le préfet du Val de Marne et réalisée en juillet 2012 par la société ENTIME à nouveau.  Or, nous avions montré que cette campagne de mesure de juillet 2012 montrait à la fois des concentrations inquiétantes de particules fine et un excès de HAP dans les points de sondage proches de l’usine.

Le rapport de l’autorité environnementale estime qu’il aurait été intéressant de suivre l’évolution de la qualité de l’air au cours du temps mais « oublie » de mentionner l’étude de juillet 2012 qui signalait pourtant une aggravation inquiétante de la situation.

driee

L’analyse des dangers de pollution aérienne est donc clairement sous-estimée et menée de façon laxiste, tant par Eiffage que par l’autorité environnementale.


Pour en savoir plus, vous pouvez vous reporter à ces deux articles du blog :

1) POLLUTION AERIENNE ET RISQUES SANITAIRES :

https://taireau94.wordpress.com/2012/02/19/contre-enquete-4-pollution-aerienne-et-risques-sanitaires/

2) DU BON USAGE D’UNE ETUDE D’IMPACT DOUTEUSE (Entime, Juillet 2012)

https://taireau94.wordpress.com/2012/12/09/du-bon-usage-dune-etude-dimpact-douteuse/

 

TOUS A LA MAIRIE DE BONNEUIL, Samedi 6 Décembre, de 9h à 12h !

La première enquête publique sur l’usine Eiffage de 2011 n’avait attiré que 3 citoyens … Il faut être au moins 200 cette fois-ci à remplir le registre si l’on veut faire enfin bouger les choses. Venez le plus nombreux possibles dès l’ouverture de l’enquête, samedi prochain, de 9h à 12h à la Mairie de Bonneuil. Avertissez vos amis, vos voisins, les journalistes, les hommes politiques, …  Imprimez l’un des tracts ci-joint, affichez-le auprès des commerçants, diffusez sur les marchés ou dans les gares … C’est maintenant ou jamais qu’il faut agir.

MobilisationV4MobilisationV3MobilisationV5MobilisationV6

 

 

ENQUETE PUBLIQUE EIFFAGE 2014 (3) : Deux centrales à bitume dans le Port de Bonneuil… et aucune prise en compte des effets cumulés !

L’inutilité et la dangerosité de la centrale Eiffage de Bonneuil est d’autant plus grande qu’il existe à proximité immédiate une autre centrale d’enrobage à chaud, la SPME,  produisant plus de 1500 tonnes de bitumes par jour. Cumul des pollutions, cumul des odeurs, cumul des risques … mais aucune prise en compte de l ‘effet cumulé de l’autre usine de bitume dans l’étude d’impact, si ce n’est pour suggérer que les mauvaises odeurs imputées à Eiffage viennent peut-être de sa concurrente. On voit bien la stratégie des pollueurs : plus ils sont nombreux, plus il est difficile de prouver la responsabilité des uns et des autres !


Argument n°3 : L’étude d’impact ne prend jamais en compte l’effet de la seconde centrale à bitume du Port de Bonneuil et se limite à analyser les projets « considérés comme connus » au sens de la loi, c’est-à-dire ayant fait l’objet d’un avis récent de l’autorité environnementale publié depuis 2010 :

cumul

L’existence de la  SPME ne peut pourtant pas manquer d’être connue  d’Eiffage puisque c’est son principal concurrent. La preuve en est qu’elle est citée à deux reprise dans l’étude d’impact, aux pages 24 et 70 :

cumul1

cumul2

Il semble étonnant que cette usine n’ait pas été prise en compte dans l’étude d’impact dans la mesure où elle a fait l’objet d’un arrêté complémentaire d’exploitation par la préfecture du Val de Marne le 28 décembre 2012, ce qui la place logiquement dans le périmètre des installations à prendre en compte dans l’étude d’impact.

Arreté

La lecture de cet arrêté complémentaire apporte de nombreux renseignements sur la dangerosité de cette usine et son impact sur la population  ( 94_SPME_20121228_APC). Il est donc totalement anormal de ne pas en avoir tenu compte. Il suffisait d’ailleurs de consulter le registre national des installations classées pour obtenir les caractéristiques principales de l’installation SPME :

icpe_spme

La SPME produit déjà 1680 tonnes de bitumes par jour cela signifie des émissions  considérables de particules, de benzène, de HAP … Avec l’usine Eiffage tournant à plein régime (et utilisant le lignite comme combustible …) ce sera deux à trois fois plus de pollution et de danger pour les habitants, dans une zone absolument non surveillée en matière de pollution aérienne.

On imagine sans peine pourquoi l’industriel Eiffage s’est bien gardé de mesurer l’impact cumulé des deux installations de bitume. Mais comment la DRIEE a-t-elle pu laisser passer une telle omission ? Le seul moment ou le rapport de l’autorité environnementale parle des autres implantations industrielles, c’est dans la conclusion où il propose … un capteur AIRPARIF ? Pas du tout ! Le rapporteur nous propose juste « l’opportunité de mettre en place une instance de concertation … pour favoriser le dialogue » (sic). On croit rêver !

implant


 

ENQUETE PUBLIQUE EIFFAGE 2014 (2) : Des pertes d’emplois massives et des risques de procès pour les entreprises voisines

Beaucoup de personnes hésitent à condamner l’installation de l’usine Eiffage en considérant que les inconvénients en termes de pollution seront compensés par les avantages en termes de création d’emplois. Mais en réalité Eiffage va détruire de nombreux emplois dans le Port de Bonneuil et empêcher la création d’autres emplois en raison des risques que l’usine fait courir aux personnes qui travaillent à proximité.  Toute entrepreneur installé dans un rayon de 500 mètres autour de l’usine Eiffage prend le risque d’une condamnation pour faute inexcusable car il met en danger la vie de ses salariés.


Argument n°2 (Résumé) : Un grand nombre de salariés travaillent déjà dans des entreprises situées à proximité immédiate d’Eiffage et une nouvelle implantation de logistique (plusieurs centaines d’emplois) est prévue dans la parcelle voisine. Or, emplois existants comme emplois prévus sont directement menacés par la pollution induite par l’entreprise Eiffage du fait du caractère cancérigène des vapeurs de bitumes (HAP). L’entreprise de travaux publics Eurovia (groupe Vinci) a en effet été condamnée récemment  pour faute inexcusable par la Cour d’appel de Lyon, le 13 novembre, dans le cadre du procès dit « du bitume ». Les juges pointent en particulier l’insuffisance des protections du salarié face au risque. La même condamnation pourrait frapper toutes les entreprises voisines d’Eiffage, qui risquent donc de plier bagage ou de ne pas créer les emplois prévus.  Les 7 emplois créés par Eiffage pourrait en détruire plusieurs centaines à terme. Même l’agence régionale de santé s’en est (légèrement) inquiété, mais sans chercher à mesurer le nombre d’emplois en jeu.

avis-sanitaire2


Démonstration : Pour en savoir plus, relisez l’article de 2012 intitulé Un impact négatif sur l’emploi local ?

ENQUETE PUBLIQUE EIFFAGE 2014 (1) : Plus de 50 000 habitants dans un rayon de 2 km

La nouvelle enquête publique sur l’implantation de l’usine Eiffage de Bonneuil qui va être lancée le 6 décembre sera décisive. Le nouveau dossier de demande d’autorisation d’exploitation ressemble comme deux gouttes d’eau à celui qui fut présenté en 2011 et comporte même des aggravations par rapport aux avancées obtenues en 2012 (usage du lignite comme combustible, concassage de vieux enrobés pouvant contenir de l’amiante, …). Il est donc crucial que le plus grand nombre de citoyens se déplacent pour répondre à l’enquête publique en inscrivant des critiques précises et argumentées. Nous reprenons donc, en les actualisant, l’ensemble des articles publiés en 2012 afin de nourrir la réflexion de nos concitoyens et leur donner matière à reprendre ces arguments dans le registre avec leurs propres mots, s’ils sont convaincus du bien fondé des critiques.


Argument n°1 (Résumé) : Le dossier présenté par Eiffage ne mentionne à aucun moment le fait que plus de 50 000 habitants sont localisés dans un rayon de 2 km autour de l’usine Eiffage. Du coup, il minore systématiquement l’impact sanitaire de la pollution engendrée par l’implantation. L’avis de l’agence régional de santé n’a pas pointé cette faiblesse évidente du dossier alors même que tout médecin épidémiologue sait que le risque est le produit de l’aléa (exposition au polluant) par la vulnérabilité (nombre de personnes exposées). Les extraits des pages 3 et 4 du rapport de l’ARS montrent une incompétence manifeste du rédacteur en matière médicale.

avis_sanitaire0

avis-sanitaire1

avis-sanitaire2


Démonstration

L’étude d’impact ayant été à l’évidence bâclée, il faut refaire nous mêmes les calculs. Heureusement l’INSEE a publié en 2011 pour la première fois la répartition détaillée de la population française sur une grille de 200 mètres de côté. Du coup, il est possible d’estimer très précisément le nombre d’habitants localisés autour de la centrale Eiffage de Bonneuil-sur-Marne en fonction de la distance.

On en déduit par calcul géométrique les nombres d’habitants en fonction de la distance à la centrale.

Document 1 : Nombre d’habitants par commune en fonction de la distance à la centrale Eiffage

Comment lire le tableau  ? : Si on prend la distance de 1000 mètres et la commune de Sucy-en-Brie on peut lire le chiffre de 2913. Cela signifie qu’il y a 2913 habitants de Sucy-en-Brie situés à moins de 1 kilomètre de la future centrale Eiffage de Bonneuil.  On peut également constater en croissant la ligne 2000 et la ligne total que 52 267 habitants des cinq communes environnantes sont situés à moins de 2 kilomètres de la future centrale !

Graphique 1 : Population localisée à moins de 1 kilomètre de la central Eiffage par commune

Commentaire : Il y a 1000 habitants à moins de 500 mètres de la centrale et 4000 habitants à moins de 700 mètres ! Ce sont les habitants de Saint-Maur et de Sucy-en-Brie qui sont les plus concernés. Bonneuil n’est pour ainsi dire pas touché avant au moins 800 mètre de distance de la centrale.

Graphique 2 : Population localisée à moins de 2 kilomètres de la central Eiffage par commune

Commentaire : 10 000 habitants à moins de 1000 mètres de la centrale, 20 000 habitants à moins de 1500 mètres près de  50 000 habitants à moins de 2 kilomètres. Ce sont toujours  les habitants de Saint-Maur et de Sucy-en-Brie qui sont les plus concernés. Mais on commence à trouver plus  habitants de Bonneuil entre 1 et 2 kilomètre de la centrale, ainsi que des habitants d’Ormesson et Chennevières au delà de 1.5 kilomètres. 

Pour tous renseignements sur les calculs, n’hésitez pas à nous contacter (taireau94@voila.fr) et nous vous ferons parvenir le fichier original de l’INSEE et la méthodologie pour déterminer les habitants en fonction de la distance à la centrale Eiffage.

Claude GRASLAND

pour le collectif T’Air-Eau 94

ENQUETE PUBLIQUE EIFFAGE : Demande d’explication n°1

L’article N°5 de l’arrêté d’ouverture de l’enquête publique précise que les citoyens peuvent demander des explications complémentaires sur tous les aspects du dossiers, y compris sur les pièces qui ne sont pas fournies sur le site de la préfecture du Val de Marne. Ci-dessous, le rappel de l’article n°5 et un essai de courriel adressé aux personnes ou services concernés. Nous vous tiendrons au courant des réponses reçues et vous incitons à envoyer également vos questions sur un dossier qui semble comporter beaucoup de zones d’ombres.

Article5

CourrierEiffage1

 

 

MOBILISATION GENERALE ! La nouvelle enquête Eiffage vient d’être lancée

Appel à  tous ceux qui se sont battus depuis janvier 2012 pour la qualité de la terre, l’air et l’eau dans le Val de Marne : c’est maintenant ou jamais qu’il faut se mobiliser. La nouvelle enquête publique sur l’Usine Eiffage est officiellement ouverte et les premières affiches ont dû apparaître sur les panneaux d’affichages de vos communes.  Avertissez vos amis, vos voisins, vos élus … Le blog T’AIR-EAU94 vous est ouvert et vous tiendra au courant de toutes les informations sur le dossier et de toutes les manifestations.

1416740191448

 

Accès aux documents sur le site de la préfecture  cliquez ici ou bien téléchargez directement les fichiers ci-dessous

Arrêté d’ouverture d’enquête publique

Demande d’autorisation

Avis autorité environnementale

Résumé non technique (Partie C Etude d’impact)

Résumé non technique (Partie D Etude de dangers)

 

 

Compte-rendu de la conférence « Bitumes, Fumées, Santé » (Metz, 2014)

La coordination nationale d’information et de défense sur la pollution par les centrales d’enrobés routiers a organisé une grande conférence à Metz le 7 juin 2014 à laquelle ont participé de nombreux collectifs mais aussi des médecins, des juristes, des spécialistes des travaux publics. Même s’il n’a pas pu y envoyer de représentants, le collectif T’AIR-EAU94 a soutenu l’initiative (Cf. billet sur le blog) et souhaite participer à la diffusion des résultats de la conférence qui sont fondamentaux pour la préparation de la future enquête publique sur l’usine Eiffage ( à ce propos, comment se fait-il que cette enquête ne soit pas encore lancée ou même annoncée ?).

Le clip de la conférence de Metz : un résumé des temps forts

Clip de la conférence Metz 2014

Clip de la conférence Metz 2014: résumé des temps forts en 2 minutes

Le compte rendu de la conférence de Metz : un document précieux !

Point de vue des associations, médecins, juristes, chercheurs, professionnels du BTP ...

Point de vue des associations, médecins, juristes, chercheurs, professionnels du BTP …

Bitumesante.org : le forum de référence pour les opposants au bitume

LE site de référence pour échanger entre collectifs concernés par les usines de bitume

LE site de référence pour échanger entre collectifs concernés par les usines de bitume

Alerte à la pollution de l’air en Ile de France : le pic actuel n’est pas une exception.

Nous reprenons ici une analyse publiée par la liste écologiste candidate aux élections municipales de Sucy-en-Brie ( Sucy : Ecologie, Citoyenneté, Solidarité ) qui montre que le pic de pollution actuel qui perturbe la vie des franciliens ces derniers jours n’a malheureusement rien d’exceptionnel.

Peu de partis politiques ont le courage de prendre les mesures qui s’imposent, tant ils ont peur en cette période électorale d’indisposer les électeurs-automobilistes. Mais ces derniers sont ils aussi stupides que semblent le croire ces hommes politiques de peu de courage ?

Ce que nous a appris le mouvement contre l’usine Eiffage, c’est l’importance d’expliquer aux citoyens les enjeux et de ne rien lâcher. Nous espérons tous que le procès conduira à la fermeture de l’usine Eiffage, mais ce n’est pas pour autant qu’il faudra cesser de se battre pour l’installation d’un capteur AIRPARIF dans le Port de Bonneuil ainsi que la mise en place d’un Schéma de développement durable aligné sur celui du Port de Gennevilliers. Et gare aux projets d’autoroutes qui semblent renaître …  

Depuis plus d’une semaine, notre région traverse une alerte majeure à la pollution aux particules fines (PM2,5) qui sont particulièrement nocives pour la santé des enfants et des personnes âgées.  Le gouvernement s’est limité à des mesures utiles (gratuité des transports en commun, réduction  de la vitesse automobile) mais insuffisante. Il aurait en effet fallu réduire de moitié la circulation automobile en imposant la circulation alternée : véhicules à numéro pair un jour, impair l’autre jour.  En réalité, la plupart des partis politiques  semblent surtout avoir peur d’indisposer les automobilistes à l’approche des élections …

Or, la situation est réellement grave et l’épisode de pollution que nous traversons n’est malheureusement pas exceptionnel. Si l’on regarde le niveau de pollution en Ile de France au cours des 5 derniers mois, on observe un dépassement répété des seuils d’alertes aux particules, avec des valeurs exceptionnelles au cours des premiers jours de mars 2014 mais également en novembre-décembre 2013.

Pollution3

Les spécialistes de santé publique considèrent que l’objectif de réduction des particules fines devrait conduire à des valeurs inférieures à 20 microgr/m3 selon l’Union Européenne, 15 selon le Grenelle de l’environnement, 10 selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Or, ces valeurs ont été à peu près constamment dépassées au cours des 4 derniers mois. C’est dire les efforts qui restent à accomplir pour lutter contre ce fléau. (…) Il ne s’agit en aucun cas de punir les personnes qui sont obligées d’utiliser ce mode de transport mais au contraire de les pousser à réduire son utilisation en développant le covoiturage, l’auto-partage, le vélo et surtout une offre de transport en commun adaptée aux besoins et aux horaires.

Source :   Sucy : Ecologie, Citoyenneté, Solidarité

Prolongation de l’autoroute Eiffage : le retour du projet de VDO à travers Sucy et Chennevières !

Comme nous l’avions prévu, la prolongation de la RN406 n’était qu’une première étape et déjà les défenseurs du bitume sont en train de préparer la mise en place d’une autoroute, pardon, d’un boulevard urbain à 2×2 voies qui éventrerait le bas de Sucy et le côteau de Chennevières pour rejoindre la RN4 et l’A4. Autant dire que si ce projet voit le jour, le bitume va couler à flot et la centrale Eiffage tournera plus que jamais à plein régime !

Article publié sur le site « Sucy Ecologie Citoyenneté Solidarité ». http://sucyecs.wordpress.com

Les habitants de Sucy-en-Brie, de Chennevières et du Haut-Val-de-Marne feraient bien de profiter de la période des élections municipales pour demander aux candidats des différentes listes de préciser leur position en matière de transport routier dans le Val-de-Marne. Le Conseil Général s’apprête en effet a valider plusieurs projets très important concernant l’usage des emprises foncières laissées par le tracé de l’ancienne VDO (Voie de Désserte Orientale du Val-de-Marne). Deux positions s’affrontent :

  • La région Ile-de-France et les écologistes préconisent d’utiliser ces emprises de terrain pour construire uniquement une ligne de transport en commun (Altival) doublée de pistes cyclables et d’un corridor vert.
  • Le Conseil Général du Val de Marne et la plupart des élus de droite ou de gauche soutiennent au contraire le projet de mise en place d’un « Boulevard urbain » à 2×2 voies, c’est-à-dire en langage politiquement correct … une autoroute !

VDO_Le_Retour

La carte ci-dessus présente un extrait commenté du plan de déplacement 2009-2020 du Conseil général du Val de Marne que les habitants de Sucy et de Chennevières feraient bien de consulter car il les concerne directement. On y voit en effet clairement le projet de construction de deux voies routières  nouvelles permettant aux camions de relier plus facilement  la RN19 à la RN4.

VDO_Le_Retour2

Le soit-disant « boulevard urbain » ne manquerait pas d’être rapidement emprunté par tous les camions venant de l’ouest ou du sud de Paris pour rejoindre la RN4 ou l’autoroute de l’est. En effet le trajet est plus court que le passage par l’A86. On peut estimer au vue de la carte ci-dessus  (tirée également du plan de déplacement du val de Marne, p. 32) qu’au moins 50 000 véhicules par jour seraient tentés d’emprunter cet itinéraire s’il était mis en place.

VDO_Le_Retour3

Le bas de Sucy(Gare, Noyers, Berges) souffre déjà d’une très forte exposition au bruit routier et ferroviaire, comme le montrent les cartes de bruit publiées par le conseil général . Cette pollution sonore sera doublée ou triplée par les traversées routières envisagées. Et ne parlons même pas de la pollution aérienne, déjà très aggravée par l’installation de l’usine Eiffage de Bonneuil …

Le contrat de développement territorial des « Boucles de la Marne » qui est en cours de discussion au niveau départemental et régional constitue un enjeu majeur. Il contient en effet de nombreuses propositions de réutilisation des emprises de la VDO. Nous y votons  l’occasion de créer des couloirs écologiques et de développer les transports en communs et les circulations douces (vélo). Tandis que d’autres y voient l’occasion de développer la circulation automobile et les zones commerciales spéculatives. A vous de choisir !

Boucles de la marne

Une nouvelle installation classée dans le Port de Bonneuil ? Participez à l’enquête publique COMETSAMBRE !

Nous exigeons un moratoire sur l’autorisation de toute nouvelle installation classée dans le Port de Bonneuil, tant que celui-ci n’aura pas adopté un schéma de développement durable aussi rigoureux que celui du Port de Gennevilliers et ne sera pas doté de capteurs de pollution permanents et autonomes. L’enquête publique relative à la demande d’autorisation de l’installation classée COMETSAMBRE est l’occasion de se mobiliser pour rappeler une fois de plus aux autorités cette exigence minimale.

A) Le lancement d’une alerte par BMSE

C’est le site de l’association BMSE (http://www.bmse.fr) qui a signalé le premier l’impact possible de l’implantation COMETSAMBRE sur la qualité de l’air et de l’eau dans le Port de Bonneuil et ses environs. Nous renvoyons donc nos lecteurs, pour une première analyse des enjeux de cette IPCE,   au billet publié le 19 septembre 2013 (« Vous reprendrez bien un peu de poussière, non ? »).

L’ennui avec les dirigeants de BMSE, c’est qu’ils semblent mettre un point d’honneur à ignorer l’existence du présent blog  et ne nous ont pas prévenu directement de l’arrivée de cette implantation, faute de quoi nous aurions pu réagir plus vite que nous ne l’avons fait.  ll est par ailleurs dommage que cette association continue à se cantonner aux affaires intérieures de la Boucle de la Marne et ne se soit pas mobilisée lors des enquêtes publiques de l’usine Cartier ou de la RN406.  Le combat pour la qualité de la terre , de l’air et de l’eau dans les communes voisines du Port de Bonneuil ne réussira que si l’on dépasse les égoïsmes municipaux et si l’on accepte de se battre aussi pour ses voisins !

B) Approfondir le dossier pour avoir un réel impact sur l’enquête publique.

Le billet publié par BMSEcite en référence les trois documents suivants :

Mais il est nécessaire, si l’on veut participer efficacement à l’enquête publique, de consulter à l’avance le dossier d’étude d’impact qui est un document de plus de 150 pages déposé à la mairie de Bonneuil mais aussi accessible en ligne sur le site de la préfecture du Val de Marne :

Notre expérience de mobilisation sur le dossier de la RN406 (où le commissaire enquêteur a fini par reprendre l’idée d’un alignement des normes du Port de Bonneuil sur celle de Gennevilliers ainsi que la nécessaire implantation d’un capteur AIRPARIF) prouve que les avis de citoyens ne sont repris en compte dans les conclusions de l’enquête que s’ils sont très argumentés. Concrètement, il faut toujours être très précis et citer les pages du dossier de l’étude d’impact où l’on repère des erreurs, des incertitudes, des manipulations. C’est évidemment un travail minutieux que l’on ne peut pas faire sur place, en mairie, face à un énorme document papier. Il faut donc analyser chez soi le dossier d’étude d’impact puis préparer un document écrit argumenté que l’on imprimera et que l’on pourra déposer dans le registre. Il est intéressant de faire l’analyse à plusieurs (chacun étant pus spécialiste d’un domaine) puis de mobiliser du monde pour que chacun reprenne à sa manière les conclusions collectives. N’oubliez pas que l’avis d’une seule personne ne compte guère. Mais lorsque l’on est 20 ou 30 à répéter le même message, le commissaire enquêteur ne peut que reprendre l’avis dans ses conclusions.

C) Premiers éléments d’analyse du dossier (à compléter par les lecteurs du blog !)

Je livre ci-dessous quelques éléments suite à une lecture rapide du dossier. Je compléterai si possible au fil des jours (il reste jusqu’au 16 Octobre) mais je compte aussi sur les lecteurs du blog pour faire parvenir leurs propres expertises du document.

  • Une zone d’impact sur la santé discutable: l’étude sanitaire est à revoir

La première critique que l’on peut adresser au document concerne le périmètre d’étude des conséquences sur la santé, tel qu’il est défini dans les cartes produites aux pages 131 et 132 de l’étude d’impact :

impact131

Commentaire de la carte p. 131 : Vous remarquerez que l’analyse de l’impact santé se borne à un cercle de rayon 1 km (rouge) tracé autour de l’implantation de Comet-Sambre (triangle vert). Il semblerait que cela soit légal (à vérifier par un lecteur juriste)… mais rien ne vous empêche en tant que citoyen de contester cette limite et de signaler la proximité des habitations de Sucy (dont les premières sont juste autour d’1 kilomètre) et de Saint-Maur (dont une partie est à coup sûr dans le rayon d’un kilomètre)

impact132

Commentaire de la carte p. 132 : vous remarquez que l’étude se limite désormais uniquement à Bonneuil en oubliant les zones de Sucy et Saint-Maur situées dans le rayon de 1 kilomètre. De plus, les chiffres de population fournies datent du recensement de 1999 alors que les données par quartier IRIS sont disponibles pour 2008 et même 2010, sans parler des données population par grille de 200m de l’INSEE. A mon avis, nous avons là un sérieux motif d’annulation de l’étude d’impact sanitaire.

impact136

Commentaire du tableau p. 136 : On voit que ce mauvais choix de périmètre géographique conduit à ne retenir dans l’étude d’impact que des cibles situées à Bonneuil. Or, l’école des Noyers à Sucy, les maisons de retraite de Saint-Maur, etc… devraient logiquement être ajoutées à l’analyse. Si nous sommes plusieurs à le signaler, je pense qu’on peut faire annuler l’étude d’impact de la DRIEE qui a été conduite par les même services qui avaient autorisé l’usine Eiffage.

Impact147

La conclusion du document (p.147, ci-dessus) doit donc impérativement être remise en cause sur la base des considérations précédentes. Il est inacceptable de ne se référer qu’à Bonneuil dans l’analyse des impacts. Je suggère d’ajouter dans vos critiques le fait qu’il n’y a pas eu de cahier d’enquêtes publiques à Sucy et Saint-Maur, alors qu’au moins un habitant de chaque ville se trouvait à moins de 1 km de la zone d’impact.

  • Une analyse des effets cumulées non sincère qui oublie Eiffage et la RN 406 !

L’une des principales failles du dossier est la non prise en compte des effets cumulées de cette implantation par rapport à l’usine Eiffage et au prolongement de la RN406. Comme vous pouvez le voir, les seules études de cumul concernent des projets mineurs à faible impact.

impact123

Le choix des projets comparables (p. 123) ne doit évidemment rien au hasard et vise à démontrer de façon fallacieuse le caractère anodin du projet.

impact125

Et la conclusion (p.125) est évidemment acquise d’avance …

Il est essentiel de rappeler que la nouvelle implantation va manipuler des poussières mais aussi des hydrocarbures (Cf. dossier) et faire circuler des poussières enrobées de dérivées HAP. Il faut insister là-dessus pour montrer que l’étude doit obligatoirement prendre en compte les effets cumulatifs avec les deux autres installations génératrices de poussière et de HAP : Eiffage et la RN406.

D) Mobilisez vous : il reste jusqu’au 16 Octobre pour remplir l’enquête publique !

Une fois que vous aurez complété votre analyse, vous pouvez aller déposer  vos observations sur le registre en mairie de Bonneuil au 7 rue d’Etienne d’Orves. D’après BMSE (j’ignore si c’est vrai) vous pouvez aussi transmettre ces observations par écrit au commissaire enquêteur. A mon avis, il est plus sûr d’aller remplir directement le registre, d’autant que cela vous permet de lire les avis des autres personnes et de reprendre ceux que vous jugez pertinents. Car rappelez vous : plus nous sommes nombreux à reprendre un argument, plus il y a de chance qu’il soit finalement repris par le commissaire enquêteur.

N’oubliez pas également que les conseils municipaux ou les partis politiques au niveau départemental peuvent prendre position sur le dossier et faire figurer leur avis dans le dossier d’enquête.

Claude GRASLAND

La France reconnaît (enfin!) la gravité des risques cancérigènes du bitume.

Nous avions souligné de longue date les dangers cancérigènes du bitume sur la base de rapports internationaux ( voir en particulier la synthèse publiée par les Nations Unies). Mais la France, sous l’influence des lobbies routier, a longtemps nié la réalité des risques encourus par les travailleurs du bitume. Il a fallu la condamnation d’Eurovia, filiale de Vinci, pour qu’un débat s’engage. Et ce n’est qu’aujourd’hui que l’agence nationale de sécurité sanitaire vient enfin de reconnaître les risques professionnels liés à l’exposition au bitume.

Reste que l’on attend toujours une prise en compte des risques pour les riverains des centrales d’enrobés, sans doute exposés à des doses moins massives que les travailleurs des chantiers, mais bel et bien menacés par les mêmes pathologies. Et avec une probabilité d’apparition de cancers d’autant plus importante que la population riveraine est nombreuse. Faut-il rappeler que nous avons autour du Port de Bonneuil le triste privilège de détenir probablement le record de France de population exposée aux dangers du bitume (2 centrales d’enrobés déversant conjointement  leurs poisons sur plus de 50 000 habitants dans un rayon de 2 kilomètres). 

Il faut d’urgence demander une étude sanitaire à l’INVS sur les cas de cancers survenus dans la zone avoisinante du Port de Bonneuil au cours des 20 dernières années.

bitume

Rapport du Commissaire Enquêteur sur la RN406 : Il faut installer une station permanente de suivi de la qualité de l’air

La forte mobilisation des citoyens de Sucy-en-Brie et des membres du Collectif T’AIR-EAU94 au moment de l’enquête sur la RN406 a porté ses fruits : le commissaire enquêteur Pierre Farran, dont nous saluons l’honnêteté, a largement rendu compte des craintes exprimées et a en particulier fortement répercuté notre demande d’installation d’un capteur permanent de qualité de l’air dans le Port de Bonneuil, dont il fait une condition d’installation de la RN 406. Il appuie également fortement la demande de mise en place d’un schéma de développement durable du Port de Bonneuil, aligné sur celui de Gennevilliers. Espérons que ce rapport sera suivi d’effet. Et en tous les cas merci et bravo à tous ceux qui se sont mobilisés !

Consulter le rapport complet de 21 pages en cliquant ici ou lisez le résumé de 3 pages ci-dessous

 

enquete1

enquete2enquete3

Appel de BMSE à manifester le Dimanche 30 Juin pour la qualité de l’air et de l’eau

La mobilisation contre la pollution de l’air, la terre et l’eau dans le Port de Bonneuil et les communes environnantes est plus urgente que jamais. Aussi nous invitons tous les lecteurs du présent blog à participer à la manifestation organisée par l’association BMSE et à relayer l’appel lancé sur leur site (http://www.bmse.fr). Et n’oubliez pas également d’aller inscrire vos observations sur la prolongation de la RN406 dans les registres d’enquête publique de Sucy ou de Bonneuil, que vous soyez habitant ou non de ces communes. Tant que les normes environnementales du Port de Bonneuil ne seront pas alignées sur celles de Gennevilliers et qu’un capteur AIRPARIF permanent ne sera pas installé – par exemple face à l’usine Eiffage au point de départ de la RN406 –  la dégradation de l’environnement de cette zone d’intérêt économique, social et environnemental majeur se poursuivra.

BMSE3006_DEF

RN406 : Chronique d’une catastrophe annoncée…

L’enquête d’utilité publique sur la prolongation de la RN406 qui vient de s’ouvrir pour un mois dans les communes de Sucy et Bonneuil est lourde d’enjeux pour les habitants de Sucy-en-Brie mais aussi toutes les communes du Haut Val de Marne. Si ce projet est approuvé en l’état, il faut s’attendre à voir rapidement la circulation s’engorger complètement dans Sucy-en-Brie, générant bruit et pollution. En conséquence, on imposera la réouverture du dossier de la Rocade Est du Val de Marne et une nouvelle autoroute traversera bientôt  le bas de Sucy et le côteau de Chennevières …  Au total c’est tout le développement durable de la communauté de commune du Haut Val de Marne qui est en jeu si les habitants ne se mobilisent pas rapidement et ne participent pas à l’enquête d’utilité publique !

1)  Les enjeux du projet de RN406

Avant toutes choses, nous incitons les citoyens à consulter l’article publié il y a plus d’un an par le collectif T’AIR-EAU94 au sujet du prolongement de la RN406, au moment où il ne s’agissait encore que d’une hypothèse.

https://taireau94.wordpress.com/2012/06/16/le-prolongement-de-la-rn406-un-dossier-de-concertation-tres-instructif/

Désormais, les choses se ont précisées et l’enquête d’utilité publique est ouverte pour un tout petit mois dans les mairies de Sucy et Bonneuil, sous la forme d’un épais document de 402 pages au format A3. Ne vous laissez pas pour autant décourager et allez à tout prix remplir le dossier de consultation publique !

RN406

2°) Un scenario de prospective …

Tout en espérant être démenti par les faits (!) voici ce qui semble être le scenario le plus probable si les citoyens de Sucy-en-Brie et du Haut-Val de Marne ne se mobilisent pas rapidement :

Juin 2013 :Enquête d’utilité publique : En dehors de deux ou trois témoignages isolés, aucune opposition au projet n’est manifestée dans les cahiers des mairies. Le commissaire enquêteur conclue à l’opportunité de mise en place du projet avec des restrictions mineures.

2014-2016 : Construction de la prolongation de la RN 406 : Pour un montant de 75 millions d’euros (annoncé) qui sera finalement porté à 100 millions d’euros, la nouvelle infrastructure est réalisée dans la variante 3b, qui inclue un échangeur dans la zone des Petits Carreaux. La circulation est bloquée pendant plusieurs mois aux Portes de Sucy en raison des travaux de mise en place d’un pont et d’un tunnel.  Les autorités demandent de prendre patience et annoncent que tout ira mieux après l’ouverture.

1er Septembre 2016 : Inauguration de la nouvelle autoroute en présence des autorités politiques du département, de la communauté de commune, de la commune, du Port Autonome et de l’ensemble des entreprises du Port de Bonneuil (dont Eiffage et Vinci qui vient d’ouvrir une cimenterie dans le terrain vacant près de la centrale d’enrobés).

2016-2018 : Accroissement rapide du trafic de voiture et camions – saturation des voies de sortie de Sucy. Le trafic du Port de Bonneuil se renforce, avec le triplement de la production d’enrobés à chaud par Eiffage et la mise en route à proximité d’une nouvelle cimenterie et de plateformes logistiques de conteneurs. Une partie croissante du trafic profite de la présence d’un échangeur dans la zone des Petits Carreaux pour rejoindre la RN4 en traversant le bas de Sucy et la côte d’Ormesson.  Les deux ponts de franchissement du RER à Sucy sont fragilisés et doivent être fermés à tour de rôle pour réparations. La congestion automobile atteint des niveaux insupportables le matin comme le soir sur tous les axes en provenance du Plateau de Brie. La nationale 19 est à son tour congestionnée malgré la déviation de Boissy-Saint-Léger.

Avril 2018 : Réouverture du dossier de la Rocade Est du Val de Marne. Face au blocage absolu de la situation automobile, les services départementaux et régionaux lancent en urgence une procédure de relance de la prolongation de la RN406 du Port de Bonneuil à l’autoroue A4, sur le trajet de l’ancienne Rocade Est du Val de Marne. La consultation publique est réduite au minimum en raison de l’urgence de la situation (effondrement de l’un des deux ponts de Sucy).

2019-2020 : Mise en place de la Rocade Est du Val de Marne : La rocade qui est construite en dérogation aux règles habituelles d’urbanisme passe au ras de l’école des Noyers et de la résidence des Berges, avant d’éventrer le côteau de Chennevières. La pollution aérienne et sonore dépasse les normes autorisées et entraîne un départ massif de population tout au long du tracé. L’école des Noyers est déclaré insalubre et fermée en raison de la pollution trop importante de l’air dans le quartier. Le trafic n’est pas pour autant réduit dans Sucy car ce sont désormais les véhicules légers qui empruntent le nouveau tracé pour contourner Paris.

2021 : Crue centennale de la Seine : La conjonction de pluies sur les bassins de la Seine et de la Marne aboutit à une crue qui  dépasse la côte d’alerte maximale de 1910 et ennoie l’ensemble des installations industrielles du Port de Bonneuil, provoquant des dégâts écologiques et économiques irréversibles. Les terrains du bas de Sucy sont irrémédiablement pollués et abandonnés, tant pour un usage d’habitat que pour un usage industriel.

3°) Pour que cela n’arrive pas … allez remplir le registre d’enquête publique !

Tout ce qui est présenté dans le scenario ci-dessus n’est pas certain (en particulier la crue centennale de la Seine) mais bien des éléments présentés ont des probabilités de réalisation élevée. En particulier, il est absolument clair que la mise en place du tracé proposé pour la prolongation de la RN 406 avec un échangeur dans la zone des Petits Carreaux ne peut qu’aboutir à la congestion des voies de sorties de Sucy et de celle de toutes les routes descendant du Plateau de Brie. Dès lors, la demande de réouvrture du dossier de la RN 406 est inévitable. Quant au Port de Bonneuil, il est évident que cette autoroute va favoriser la production de pondéreux et doper l’usine Eiffage … sans parler de celles qui s’installeront autour (l’hypothèse d’une cimenterie étant for possible).

Il est encore tant de s’opposer à ce scenario de cauchemar en demandant un ensemble d’études complémentaires et en retardant par toutes les procédures administratives possibles ce projet. Pensez à Notre-Dame des Landes …

Claude Grasland

 

Pollution aérienne : Emparons nous du débat sur les élections municipales et européennes !

Alors que l’on assiste à une reprise des témoignages de riverains du Port de Bonneuil contre la pollution aérienne (émanant semble-t-il a la fois de la SPME et  de l’usine Eiffage), plus rien ne semble bouger du côté du procès intenté par la mairie de Saint-Maur et les membres de l’association BMSE (le dernier message posté sur leur site date du 25 Novembre 2012). Le collectif T’AIREAU94 ne fait guère mieux, désormais réduit à un simple blog citoyen qui publie tant bien que mal un message par mois et dont l’audience, logiquement, baisse au fil du temps. L’hiver 2012-2013 semble avoir été sombre aussi bien dans le ciel que dans les coeurs … mais le printemps arrive. Ne serait-il pas temps de redresser la tête ?

A) Les élections municipales sont tout d’abord l’occasion de relancer l’action locale …

… et de récompenser ou punir les élus des communes voisines du Port de Bonneuil, en fonction de leur attitude face au conflit contre l’usine Eiffage. Chaque citoyen ou citoyenne a gardé en mémoire la façon dont les élus et partis politiques de chacune des communes riveraines ont agis pendant la période de mobilisation, soit en favorisant le mouvement, soit au contraire, en cherchant à le brider en lui refusant des salles de réunion et en s’opposant à toute contestation de la décision préfectorale.

Mais la punition ou la récompense ne font pas une politique et nous ne prendrons pas la peine de dresser la liste noire des collaborateurs actifs ou passifs de la préfecture et d’Eiffage dans les différentes communes ou partis politiques. Chacun les connaît et saura s’en rappeler le moment venu dans l’isoloir.

Nous savons que ceux qui s’engagent en politique ne le font pas tous par intérêt personnel ou ambition de pouvoir.  Aussi, c’est avant tout par rapport au programme affiché par les candidats des différentes listes municipales qu’il faudra se déterminer. Programme écrit, bien sûr. Car les paroles s’envolent mais les écrits demeurent. Que vous vous sentiez proche de tel ou tel parti politique, il vous appartient de vous mobiliser pour faire inscrire dans le programme de tous les listes municipales des objectifs précis. Et n’oubliez pas que les communautés de communes jouent désormais un rôle croissant et que les élus de ces structures, même élus au suffrage indirects, ont une influence décisive sur les questions d’aménagement du territoire et d’urbanisme. Voici donc une liste minimale des points à faire inscrire dans les programmes des candidats :

  • Alignement des normes environnementales du Port de Bonneuil sur celles du Port de Gennevilliers
  • Mise en place de capteurs citoyen de pollution aérienne dans les municipalités voisines du Port, subventionnés parles communes ou structures intercommunales mais gérés par des associations indépendantes et dont les résultats seront publiés sur Internet.
  • Mise en place d’un Agenda 21 intercommunal associant les communes voisines du Port. Ceci afin d’éviter que chaque commune ne crée ses propres Agenda 21 – le plus souvent fictifs – et rejette la pollution sur les communes d’à côté.
  • Refus de la mise en place d’une « Autoroute Eiffage » qui viserait moins à désengorger le Port qu’à faciliter l’écoulement des bitumes. Et qui engendrerait un trafic supplémentaire renforçant la pollution aérienne.
  • Réduction des consommations de bitume par le développement de trottoirs végétalisés et l’étalement des périodes de rénovation des voiries communales. Choix de revêtements non polluants et durables.
  • Boycott des entreprise à comportement contraire à l’éthique dans les marchés municipaux. Le boycott direct est interdit mais il existe des formes subtiles de rédaction des appels d’offre permettant d’écarter les pollueurs et entreprises non éthiques.

Les citoyens ne doivent cependant pas tout attendre des élus municipaux et prendre leur part de responsabilité. Il n’est ainsi pas possible de défiler un jour  contre les usines de bitumes tout en demandant le lendemain a rénovation régulière du bitume de sa rue et en refusant les trottoirs végétalisés. Il faut aussi être prêt à arbitrer entre des objectifs contradictoires lorsque le budget municipal est en  réduction du fait de la crise. Ainsi, à Sucy-en-Brie, l’unique conseillère municipale EELV a choisi de démissionner de sa fonction lorsque la mairie à refuser de délibérer et de mettre au vote sur une proposition de réduction du budget de vidéo-surveillance qui aurait permis de développer la mise en place d’un capteur municipal de pollution aérienne au dessus de l’Ecole des Noyers. Il faut bien de temps en temps choisir entre l’être (protéger les enfants) et l’avoir (protéger les biens) : cela s’appelle faire de la politique, au sens noble du terme (cf. lettre de démission de Sylvie Grasland-Deslot du conseil Municipal de Sucy-en-Brie, le 25 Mars 2013). Mais il y a des communes où la majorité n’est même pas prête à assumer ses choix par un vote en bonne et due forme…

2) … et les élections européennes sont l’occasion de défendre globalement nos droits.

On fait trop souvent de l’Europe le bouc-émissaire de toutes les lâchetés nationales ou locales… L’Union Européenne est régulièrement invoquée comme responsable des décisions impopulaires des gouvernements.  Le problème est qu’on assimile trop souvent l’Europe à l’action de la Commission Européenne, devenue une simple chambre d’enregistrement des rapports de forces entre les égoïsmes de chacun des 27 états membres, c’est-à-dire le Conseil Européen.

A contrario,  le Parlement Européen est une véritable structure démocratique élue qui dispose d’un véritable pouvoir. Les députés européens ont ainsi refusé d’entériner les coupes budgétaires demandées par les chefs d’Etat dans les budgets de solidarité.  Et surtout, le Parlement vote régulièrement, contre l’avis de la Commission Européenne et du Conseil, des lois favorables aux droits des citoyens et à la protection de l’environnement, au grand dam des lobbys économiques et financiers.   Toutes les directives récentes pour la protection des abeilles, contre les perturbateurs endocriniens ou les OGM, contre la pollution aérienne en ville, pour le contrôle des installations classées, …. sont le résultat de l’action législative du Parlement Européen !

Au risque de se répéter, il faut rappeler ici qu’en cas d’échec du procès intenté par les riverains et la mairie de Saint-Maur contre l’autorisation d’exploitation de l’usine Eiffage, il reste encore plusieurs possibilités de recours via la Cour de Justice Européenne, en s’appuyant sur les condamnations de la France pour non respect des directives sur l’air, l’eau et les Installations Classées. Un ou plusieurs députés européens élus en Ile de France et conscient du dossier du Port de Bonneuil seraient un appui extraordinaire pour une future action de ce type.

Il ne tient qu’à nous, par delà nos différences d’options  politiques et idéologiques, de faire en sorte que parmi les élus franciliens au Parlement Européen il y en ait plusieurs qui soient des défenseurs d’un développement durable du Port de Bonneuil. Et que cela figure de façon écrite dans leurs programmes. L’exemple de Notre-Dames des Landes montre que le combat n’est jamais perdu lorsque les citoyens sont mobilisés.

Courage à tous … Le printemps arrive !

Claude Grasland

La mairie de Saint-Maur remet en cause l’étude de pollution aérienne de la préfecture

Comme nous l’avions souligné le 9 décembre 2012 dans le billet « Du bon usage d’un étude d’impact douteuse«  , l’étude réalisée par la société Entime sur l’impact de l’usine Eiffage est truffée d’incohérences et comporte des choix techniques plus que contestables. Elle met pourtant en évidence des dangers bien réels (ex; particules fines, HAP) même si elle n’en tire pas les conclusions.  La mairie de Saint-Maur a demandé une contre-expertise qui aboutit aux mêmes conclusions et précise encore mieux  que nous ne l’avions fait les violations des règles d’expertise, notamment européennes. Elle suggère également de mettre en place une étude scientifique de pollution olfactive, répondant à une idée que nous avions suggérée le 11 octobre  2012 à la suite du compte rendu de l’ouvrage pollution olfactive ( « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les pollutions olfactives…Même si vous n’ êtes pas PDG d’ Eiffage« ).Nous remercions le maire de Saint-Maurdes-Fossés de son action et nous publions ci-dessous le courrier adressé à tareau94 ainsi que les résultats de la contre-expertise qu’il nous a adressés à l’intention des lecteurs de ce blog.

Tout ceci confirme hélas la nécessité de ne pas s’en remettre aux seules autorités préfectorales pour faire la lumière sur la pollution aérienne autour du Port de Bonneuil. La mise en place de capteurs citoyens dans les trois communes entourant le Port de Bonneuil apparaît plus que jamais comme un nécessité (« Une idée pour reprendre le combat : la création d’un réseau de citoyens capteurs dans les trois communes entourant le Port de Bonneuil« , billet du 17 février).

lettre plagnol

lettreeiffage1

lettreeiffage2

Eiffage- Expertise rapport d–tudes Pr-fet 13-02-13 scan

Du bon usage d’une étude d’impact douteuse …

L’analyse de l’impact de la société Eiffage sur l’environnement réalisée par la société Entime comporte des choix surprenants en matière de localisation des capteurs et de durée de réalisation des analyses. On aurait cependant tord de la rejeter totalement car elle comporte quelques résultats intéressants pour les opposants à la centrale d’enrobage à chaud d’Eiffage.

Cliquez ici pour télécharger le rapport ENTIME.

A) Des choix surprenants en ce qui concerne les points d’observation …

entime

Comme on peut le voir sur l’image ci-dessus, les points de mesure retenus par la société ENTIME sont pour les  trois premiers  d’entre eux situés au niveau de la centrale (n°2) ou dans ses alentours immédiats selon l’axe des vents dominants (n°1 et n°3) . Il est en revanche curieux que les deux points suivants censés restituer l’impact sur les habitants des communes voisines soient situés pour l’un très proche (n°4, quai de Bonneuil à Saint Maur) et pour l’autre très éloigné (n°5, Avenue A. Pleuvry à Sucy). Il est incompréhensible que le point représentatif de la commune de Sucy-en-Brie ne soit pas situé au niveau de l’école des Noyers ou près de la gare, là où les habitants constatent les plus grandes nuisances olfactives

Une explication possible de cette différence réside sans doute dans l’attitude différente des deux mairies de Saint-Maur et de Sucy face à l’implantation Eiffage. Si le maire et ses adjoints soutiennent clairement le combat de leurs habitants à Saint-Maur, c’est un euphémisme de dire qu’il n’en va pas de même à Sucy-en-Brie ou un adjoint bien au fait du dossier aurait déclaré que « de toutes façons les gens finiront bien par s’habituer » (sic). Le choix du point n°5 semble donc a priori résulter d’une volonté de dissimuler les impacts de la centrale Eiffage sur Sucy-en-Brie, avec la bénédiction de la mairie qui aurait dû protester et imposer le choix d’un capteur au niveau de l’école des Noyers.

B) … mais la possibilité d’utiliser le point excentré comme référence pour les rejets de HAP

Pourtant, on peut faute de mieux utiliser ce point n°5 pour mieux juger de l’impact de la centrale en le prenant comme référence, précisément parce qu’il est trop éloigné de la zone d’impact maximal. Voyons en particulier comment on peut mesurer ainsi l’impact de la diffusion des polluants les plus dangereux que sont les HAP. Nous partons pour cela du tableau original des concentrations de HAP fourni par Entime :

Tableau 1 : niveaux moyen de HAP relevé par Entime

hap

Nous ramenons ensuite ce tableau à une valeur unique par case en effectuant la moyenne des bornes données pour chaque intervalle de confiance :

tableau n°2 : Estimation des valeurs centrales de chaque intervalle

tab1

Puisque le point n°5 de Sucy-en-Brie est clairement situé en dehors de la zone d’impact de la centrale Eiffage, il peut servir de référence pour définir un niveau normal de polluants de type HAP. Par exemple, la concentration en  Naphtalène y est égale 0.000392 ce qui définira le niveau 100 pour comparer avec les autres points.  La concentration en Naphtalène du point n°1 à Bonneuil est de 0.000175 ce qui est environ deux fois plus faible qu’à Sucy et nous donnera un indice 45, inférieur de 55% à la normale. Par contre, au niveau de la centrale Eiffage, la concentration en Naphtalène est de 0.001290 ce qui est trois fois plus que la concentration de Sucy et nous donnera un indice 329, soit une concentration supérieure de 229% à la normale.

Tableau n°3 : concentrations anormales de polluants HAP (indice 100=Avenue Pleuvry à Sucy-en-Brie)

tab2

Pour faciliter la lecture des résultats, nous avons indiqué en vert les valeurs inférieures ou égales au point de référence, en jaune les concentrations 1 à 2 fois plus élevées, en orange les concentrations 2 à 4 fois plus élevées et en rouge les concentrations supérieures à 4 fois la valeur de référence. Cette analyse montre une situation très contrastée des résultats que l’on peut détailler ainsi :

  • Le point n°1 (bout de la route des Gorres) affiche des concentrations en HAP environ deux fois plus élevées que le point de référence. Selon les composés HAP la valeur peut varier et être tantôt plus faible, tantôt plus forte qu’au point de référence.
  • Le point n°2 (site Eiffage) affiche des concentrations de HAP qui sont en moyenne 7 fois plus fortes qu’au point de référence. Selon les composés chimiques on se trouve de 2 à 16 fois au dessus des valeurs observées en dehors de la zone d’impact. De quoi s’inquiéter pour la santé des ouvriers de la centrale et leurs voisins immédiats !
  • Le point n°3 (Bordure de Marne, société loueurs de France) affiche le record absolu avec des concentrations de HAP 16 fois supérieures au niveau observé au point de référence. Pour certains composés on trouve même des valeurs 20 à 30 fois supérieures à la valeur de référence (Fluorène, Anthracène, Phénanthrène, …). Quant on sait que ce point d’observation correspond à l’emplacement des restaurants fréquentés par les employés du site, on peut s’interroger sur la responsabilité des entreprises voisines d’Eiffage vis à vis de leurs personnels. La faute inexcusable n’est pas loin …
  • Le point n°4 (137, Quai de Bonneuil) est le seul qui ait une valeur moyenne légèrement inférieure à celle du point de référence (indice 92). Toutefois, une lecture attentive du tableau montre que cette situation moyenne recouvre des résultats très contrastés. d’un côté, relativement peu de Naphtalène, Fluorène, Anthracènes … De l’autre des concentrations extrêmement élevées de benzo-anthracène ou benzo-fluorène.

Bien évidemment, ces résultats sont difficiles à mobiliser dans un cadre légal puisque les HAP ne font pas l’objet d’une surveillance d’ensemble et que seuls quelques uns sont mesurés par AIRPARIF. Il n’en demeure pas moins que la présence de concentrations 4 à 30 fois supérieures à la normale (définie ici par le point de référence n°5) ne peut manquer de susciter des interrogations légitimes.  Et devrait impliquer la mise en place d’une surveillance épidémiologique de la zone située autour du Port de Bonneuil afin de repérer si la fréquence des cancers liés aux HAP n’est pas au dessus de la normale francilienne.

C) Et que dire des concentrations exceptionnelles de particules fines  !

Notons enfin que le rapport conclue bien hâtivement à l’absence de problèmes sanitaires alors même que des niveaux exceptionnels de particules fines sont observés à proximité de la centrale :

tab3

Comme par hasard, on retrouve des concentrations très fortes au point n°2 et au point n°3, mais malheureusement la mesure au point n°3 n’est pas fiable en raison d’un arrêt particulièrement opportun du capteur, comme nous l’explique la note en bas de page suivante :

tab3bis

Quelle malchance, en effet, alors même que ce point n°3 est comme on l’a vu le lieu où se situent les principaux restaurants où se retrouvent les employés de la zones industrielle du Port de Bonneuil le midi. Mais en réalité peu importe car l’étude ENTIME va utiliser un magnifique tour de passe-passe pour faire disparaître les mauvais chiffres de particules dans sa conclusion générale dont voici l’extrait :

tab4

Vous ne comprenez pas d’où vient le chiffre de particule de ce tableau final ?

Eh bien regardez mieux la phrase d’explication : « ... les concentrations moyennes mesurées au droit des zones habitées sont inférieures aux valeurs limites …. ». L’astuce consiste à ne retenir que les points n°4 et n°5 pour calculer la valeur moyenne de concentration des PM10 : (26.09+22.65) / 2 = 24.37 C.Q.F.D. La manipulation est évidemment particulièrement grossière mais efficace si l’on n’est pas attentif. Et on comprend alors beaucoup mieux l’intérêt du point n°5 situé à grande distance de la centrale.

Conclusion : faut pas prendre les riverains pour des c … sauvages

Il serait intéressant de savoir qui a choisi le point d’étude n°5 à Sucy-en-Brie car , comme on l’a vu, il contribue singulièrement à fausser les résultats de l’analyse. Interrogé à ce sujet lors d’une réunion au quartier des Noyers, la mairie de Sucy aurait répondu que ce point avait été choisi, plutôt que l’école des Noyers, parce qu’il représentait mieux l’ensemble de la ville de Sucy.  Mais il semble qu’il ait été surtout choisi parce qu’il est perpendiculaire à la direction des vents dominants et constitue la zone la moins impactée de la commune.

rose des vents

Bref … on ne peut pas dire que cette étude présente toutes les garanties de sincérité. Mais elle apporte à tout le moins des renseignements utile sur la dangerosité de la centrale pour les populations qui travaillent sur place et en particulier celles qui fréquentent les restaurants du bord de la Marne.

Diaporama de la contre-enquête T’AIR-EAU 94(réunion publique du 10 mai 2012)Bulletin de participation aux frais juridiques

Pour assurer une meilleure diffusion de la contre-enquête T’AIR-EAU94 dans les médias ou à l’occasion de nouvelles réunions publiques, nous mettons à votre disposition le diaporama qui a été présenté lors de la réunion publique de Saint-Maur le 10 mai dernier et dont le compte-rendu va suivre. n’hésitez pas à diffuser ou faire circuler ce diaporama par tous les relais à votre disposition.

Diaporame  T’AIR-EAU 94 (format PPT avec animations)

Diaporama  T’AIR-EAU 94 (format PDF, sans animations)

Une des diapositives les plus symboliques lors de la présentation du 10 mai 2012 …

CONTRE-ENQUETE (4) : Pollution aérienne et risques sanitaires


1) Impact de la pollution aérienne sur la santé

Lorsque l’on veut mesurer l’impact d’une pollution aérienne, il convient de distinguer les émissions et les concentrations. Les émissions concernent les producteurs de  polluants c’est à dire les entreprises. On peut les mesurer par exemple à l’aide de capteurs au sortir des cheminées d’usine. Quant aux concentrations, elles correspondent à l’impact réellement subit par les habitants, ce qui signifie qu’elles peuvent être décalées des lieux d’émission sous l’influence des vents, du rayonnement solaire,de l’altitude, etc. La mesure des concentrations se fait à l’aide de capteurs placés « à hauteur d’homme », soit le long des axes routiers, soit dans des lieux abrités.

Source : AIRPARIF

L’effet de la pollution de l’air sur les habitants n’est jamais anodin et il n’existe pas de seuil en dessous duquel les effets seraient négligeables.  D’après l’étude ERPURS, on trouve plutôt une série d’effets secondaires d’impacts croissants, de la réduction des fonctions respiratoires au décès prématuré.

Source : Plan régional pour la qualité de l’air en Ile de France, 2009

 

2)  Que savons-nous de la pollution actuelle de l’air autour du Port de Bonneuil ?  Rien ou presque !

Lorsque l’on regarde les cartes de pollution produites par AIRPARIF, on a l’impression que l’ensemble de la région Ile de France est sous surveillance en ce qui concerne la qualité de l’air. Mais en réalité les stations permanentes de mesure sont très peu nombreuses et la plupart des cartes de pollution sont des extrapolations mathématiques réalisées à l’aide de ces trop rares capteurs et de renseignements sur la localisation des industries. On peut ainsi en apparence trouver pour chaque commune du Val de Marne ses émissions de polluants et, mieux, produire une cartographie de la pollution à l’échelle du carreau de 1km2.  Voici à titre d’exemple quelques cartes sur les principaux polluants en 2008, tirées d’un rapport AIRPARIF de février 2012

Figure 1 : Une estimation illusoire (car indirecte)  des émissions de polluants en 2008

De gauche à droite :   Gaz à effet de serre / NOx / Particules fines / COVDM

Le problème est que ces chiffres sont très largement illusoires puisque ne résultant pas de mesures directes. En cas de recours contre une industrie polluante, il faut disposer de mesures réelles et non pas de simulations. Or, le réseau de capteur permanent AIRPARIF semble prendre un malin plaisir à éviter le Port de Bonneuil, comme le montre la carte ci-dessous.

Source : AIRPARIF, 2012, Inventaires des émissions en Ile de France – Résultats de l’Année 2008,

Le premier point de mesure permanent se trouve à Champigny et encore ne mesure-t-il que certains types de polluants classiques, mais pas les polluants de spécifiques au bitume de type HAP. Pour ces derniers, le point de mesure le plus proche est à … Ivry ! Autant dire que l’on ne dispose actuellement d’aucune source indépendante fiable de mesure sur la pollution aérienne dans le Port de Bonneuil et aux alentours.

Alors dans ce cas qui va se charger d’effectuer des mesures de pollution aérienne et de risque sanitaire … Vous avez deviné ???

3) Des mesures de pollution arienne et de risque sanitaire fournies par Eiffage

Eh oui ! La lecture des documents administratifs ayant conduit à l’autorisation préfectorale ne laisse aucun doute à ce sujet : c’est l’exploitant lui-même qui a fourni les évaluations de risque sanitaire au commissaire enquêteur :

Eiffage s’est fondé sur les analyses réalisées dans trois autres de ses centrales. Et on appréciera la virtuosité avec laquelle l’une ou l’autre des trois centrales est mobilisée dans la démonstration selon le polluant considéré. On apprendra aussi avec intérêt que le lignite allemand du bassin de Cologne est l’un des moins polluants. Il est vrai que, tant qu’à commander une centrale allemande, autant utiliser du lignite allemand…

Conclusion : nous savons que nous ne savons rien !

=> L’évaluation de la pollution aérienne est rendu difficile par  (1) l’absence remarquable de surveillance de la pollution aérienne dans le Port de Bonneuil où se trouvent déjà d’autres installations classées et (2)   le fait que le préfet du Val de Marne a laissé la société Eiffage fournir elle-même l’étude d’impact sanitaire, en utilisant ses propres chiffres … Autant dire que nous sommes confrontées à une absence totale d’information et de transparence. Le premier combat à mener parallèlement à l’arrêt de la centrale Eiffage doit donc  être la mise sous surveillance de la qualité de l’air dans l’ensemble du Port de Bonneuil et les communes environnantes. Ce n’est que lorsqu’une surveillance indépendante sera effective qu’on pourra autoriser de nouvelles implantations. Et à la condition expresse que les chiffres  de pollution ne proviennent pas de la société concernée !

CONTRE-ENQUETE (3) : Un impact négatif sur l’emploi local ?

Beaucoup de personnes hésitent à condamner l’installation de l’usine Eiffage en considérant que les inconvénients en termes de pollution seront compensés par les avantages en termes de création d’emplois. Dans un contexte de crise et de fort chômage, il est effectivement important de se poser la question du bilan économique et social de cette implantation en termes de créations, mais aussi de destructions potentielles d’emplois pour les habitants des communes voisines. Or, on va voir que cet argument tourne plutôt en défaveur de l’implantation d’une centrale d’enrobé à chaud polluante qui risque de détruire à long terme bien  plus d’emploi qu’elle ne va en créer à court terme.

1°) Une construction sous-traitée à une firme allemande important son personnel

La société Eiffage a délégué à l’entreprise allemande Benninghoven la construction de la centrale proprement dite. Cette dernière dispose d’une filiale française installée en Seine-et-Marne qui a fourni le chef de chantier, ce qui peut être considéré comme une création d’emploi pendant la durée de construction (6 mois). Mais les ouvriers spécialisés présents sur le chantier et logés dans des bâtiments de type Algeco vient pour l’essentiel d’Allemagne et d’Europe Centrale (Hongrie, Pologne, …). Lorsque l’on essaye de discuter avec les ouvrier au sortir du chantier, il est impossible de le faire en Français et l’Allemand est la seule langue comprise pour dialoguer. Cette équipe internationale a construit récemment une usine à Gand en Belgique et ne fait que passer dans la région le temps de construire la nouvelle usine. Auf Wierdersehn !

=> Il s’agit donc d’un cas classique de livraison clé-en-main par un fabricant qui amène son propre personnel spécialisé. En dehors du chef de chantier français, la construction de l’usine n’a donc pas crée d’emplois pour les habitants des communes voisines.

2°) Une centrale d’enrobage à chaud emploie 4 à 7 personnes en régime de croisière

Renseignement pris sur d’autres sites de taille équivalente, il apparaît qu’une centrale d’enrobage à chaud génère peu d’emplois directs. Son fonctionnement quotidien est assurée par une équipe de 4 à 7 personnes au maximum. Il ne s’agit donc pas d’une industrie fortement créatrice d’emploi, surtout si on rapporte ces emplois à la surface au sol occupée par l’implantation. On peut certes penser également aux emplois indirects engendrés pas l’usine. Mais en ce qui concerne le transport d’enrobés de l’usine vers les chantiers, ce n’est pas une création car il aurait lieu de toutes façons. On notera que, s’agissant des matières premières, le très polluant lignite viendra selon le rapport d’enquête du bassin de Cologne (Allemagne) où parait-il la teneur en polluant est moindre… Puisque cela ne crée pas d’emploi en France, à choisir, nous préférerions le gaz russe qui émet moins de particules ….

=> On a neutralisé près de 20 000 mètres carrés pour une implantation qui n’engendrerait donc que 4 à 7 emplois. C’est un gaspillage considérable de ressources foncières industrielles dans une zone où le terrain industriel est rare et où d’autres entreprises plus créatrices d’emploi sont à la recherche de terrains disponibles. 

3°) Destruction directes d’emplois tertiaires à proximité de la centrale : restauration, loisirs, entreprises de bureaux, …

En admettant que les autres entreprises industrielles accepteront sans protester l’arrivée de l’usine Eiffage (ce qui reste à prouver …), on doit prendre en compte le cas des entreprises tertiaires dont l’activité de service va être directement affectée par les nuisances de l’usine Eiffage. Le cas le plus évident est celui des restaurants situés en bord de Marne qui verront sans nul doute leur clientèle péricliter, car il est difficile d’imaginer que les odeurs de goudrons favoriseront la fréquentation de leurs terrasses. Même chose pour les bases de loisirs aquatiques (canoë, aviron, …) et les terrains sportifs (stade Paul Meyer) où l’on peut prévoir un départ massif des clients habituels vers des zones plus salubres. Enfin, dans le cas des entreprises de bureaux qui avaient commencer à s’implanter dans le Port de Bonneuil, il est prévisible que les comités d’entreprises demanderont une délocalisation de l’implantation vers des zones d’activités plus saines.

Restaurant avec terrasse de charme situé en face de la future centrale. Les clients vont ils rester ?

Le stade Paul Meyer, vu  de l’entrée du terrain Eiffage, à moins de 300 mètres. Nos sportifs vont-ils continuer à pratiquer leur activité dans un air pollué et nauséabond ?

Immeuble de bureaux situé à 200 mètres de la future centrale : le comité d’entreprise va-t-il demander le départ des emplois ?

=> Sans chercher à noircir la situation, on doit tout de même s’attendre à voir fermer rapidement plusieurs entreprises à proximité de la centrale et se délocaliser d’autres. Les personnes des communes voisines qui avaient trouvé un emploi près de chez eux dans ces entreprises se retrouveront au chômage ou devront désormais aller travailler beaucoup plus loin.

4°) Perte d’attractivité industrielle des zones d’activités du Port de Bonneuil et de Sucy-en-Brie

Au delà des activités tertiaires, on peut enfin craindre que l’arrivée d’une installation  classée ne dissuade les autres entreprises industrielles de s’installer dans le Port de Bonneuil et dans les zones d’activités voisines des Petits Carreaux ou des Portes de Sucy. Les employeurs sont en effet soumis juridiquement au risque de « faute inexcusable » lorsqu’ils mettent en danger la vie de leurs salariés. Du coup, plus d’un industriel y regardera à deux fois avant de décider de s’implanter dans la zone de deux kilomètres située autour de la centrale Eiffage. Car même si celle-ci semble avoir franchi avec succès l’épreuve de l’enquête d’utilité publique, il n’ y a pas eu d’étude d’impact sur la qualité de l’air avant son installation et on ne pourra pas prouver sa responsabilité si des problèmes de santé au travail apparaissent dans 2 ou 3 ans.

Des entreprises industrielles non polluantes situées à moins de 100 mètres de l’usine Eiffage risquent de partir pour éviter le risque juridique de « faute inexcusable » à l’égard de  la santé de leurs employés

=> Les entreprises industrielles non polluantes vont donc probablement quitter les zones proches de la centrale Eiffage pour se protéger juridiquement du risque de « faute inexcusable ». Et celles qui auraient pu s’y installer ne le feront pas afin d’éviter le voisinage avec des unités dangereuses susceptibles de nuire à leur réputation.

Conclusion : Peut-on prendre le risque de ruiner le poumon économique de Bonneuil, Sucy et le Haut Val-de-Marne ?

Le développement durable est une démarche qui associe l’économique, le social et l’environnemental. On peut accepter des compromis sur l’un des piliers lorsque le bilan est favorable sur les deux autres. Mais est-ce vraiment le cas ici ? L’impact négatif de la centrale sur le plan environnemental et sur le plan social ne semble hélas nullement compensé par un bilan économique positif. Outre la baisse de valeur des propriétés, on peut s’attendre à des destructions massives d’emplois dans les alentours de la future centrale et à une baisse de fréquentation des zones d’activités des communes et communautés de communes.

Or, les deux zones d’activités de Sucy et de Bonneuil sont le véritable poumon économique du secteur, comme le montrent la distribution des actifs et des emplois dans le Val de Marne à l’échelle des quartiers. Dans l’ensemble des environs, il y a un déficit d’emplois par rapport aux actifs disponible, ce qui entraîne des déplacements à longue distance vers Créteil, Paris, Rungis, Orly ou  la Défense.

En s’opposant à l’ouverture de la centrale Eiffage, il s’agit bel et bien de défendre les emplois futurs de proximité pour les habitants des communes voisines. Et d’éviter de stériliser la zone la plus favorable à la création d’emplois. Car les toutes dernières statistiques de l’INSEE publiées en 2011 sont claires : c’est désormais le commerce, les services, le bâtiment et la recherche qui créent le plus d’emploi dans ces deux secteurs d’activité. Sur 51 entreprises créés dans le Port de Bonneuil en 2010, seule 3 l’ont été dans le domaine de l’industrie lourde. Même chose dans la zone d’activité de Sucy avec 2 créations d’entreprises industrielles lourdes sur 42 créations.

Tableau 1 : Nombre d’entreprises présentes et créées en 20110 dans les zones d’activité de Bonneuil et Sucy-en-Brie

Source : INSEE – Répertoire des entreprises et établissements (SIRENE) – Données par IRIS

=> Laisser ouvrir une usine polluante de plus, c’est mettre en danger la vie des 10 000 salariés qui travaillent aux abords immédiats du Port de Bonneuil et c’est aussi gréver l’avenir économique de Bonneuil, Sucy et les communes voisines.

Claude GRASLAND

Pour le collectif T’AIR-EAU 94

CONTRE-ENQUETE (2) : Influence de la centrale sur les biens immobiliers et les finances communales

Nous poursuivons la réalisation d’une étude d’impact indépendante, pour compenser le manque de sérieux de celle qui a été réalisée par la préfecture. Après avoir estimé le risque sanitaire (nombre d’habitants en fonction de la distance à la centrale), nous essayons aujourd’hui d’évaluer l’impact sur la valeur des biens immobiliers. Quelle sera la baisse de valeur des maisons, immeubles ou commerces situés à proximité de la centrale d’enrobage à chaud ? Par ricochet, de combien seront réduit les impôts perçus par les communes ?

1. Une évaluation économétrique basée sur des recherches nombreuses

Disons-le d’entrée de jeu, il est difficile d’évaluer l’impact d’une installation industrielle polluante sur la valeur d’un bien immobilier. En effet, la valeur d’une habitation dépend de très nombreux facteurs et il est toujours difficile d’isoler le rôle d’un seul d’entre eux. Les économistes et les agences immobilières ont toutefois mis au point depuis plusieurs années des modèles mathématiques de prix hédonistes qui permettent de séparer l’effet des différents facteurs et de raisonner sur l’effet de la pollution industrielle « toutes choses égales » quand aux autres influences susceptibles de faire monter ou baisser les prix. Ils ont surtout étudié les évolutions des prix au cours du temps, avant et après l’arrivée d’une installation classée, ou bien avant et après un incident industriel majeur tel que la catastrophe AZF de Toulouse.

Sans prétendre faire une synthèse de tous les travaux existants, nous nous appuierons ici sur l’une des études les plus récentes en langue française, parue en 2009 à la Documentation française :

Travers Muriel et al., « Risques industriels et zone naturelle estuarienne : une analyse hédoniste spatiale » ,  Economie & prévision,  2009/4 n° 190-191,  p. 135-158.

L’intérêt de cet article est de fournir une revue détaillée des études antérieures en France et à l’étranger (abondante bibliographie), complétée par une étude de cas sur la zone industrielle de Port-Jérôme en Seine Maritime.

2. Des baisses de prix comprises entre 3 et 20%, décroissantes en fonction de la distance

On retiendra de la synthèse des travaux antérieurs effectuée par M. Travers & al. que les implantations industrielles polluantes du type de la centrale Eiffage de Bonneuil ont des impacts d’autant plus importants qu’elles sont visibles dans le paysage et qu’elles affectent de façon sensible l’environnement. La pollution de l’air est de ce point de vue particulièrement préjudiciable pour les prix immobiliers, même lorsqu’elle se limite à la production de mauvaises odeurs sans impacts prouvés sur la santé. La simple perception du risque suffit à faire baisser les prix de vente des biens situés aux alentours. Synthétisant une longue série de publications françaises, canadiennes et américaines, M. Travers & al. conclue :   « l’analyse de ces travaux indique que la présence de  sites industriels polluants et / ou risqués agit le plus souvent de manière significative sur le prix des résidences se situant à proximité et ce quelle que soit la manière dont ces effets sont mesurés. »

L’analyse des travaux cités indique en général des dépréciations de valeur immobilières d’au moins 3 ou 4% mais pouvant atteindre 10 à 20% dans le cas de très grandes installations de type Seveso, ou bien à la suite de catastrophes comme celle d’AZF à Toulouse. En ce qui concerne les distances, la plupart des études montrent que l’impact se fait sentir jusqu’à 2 à 4 kilomètres (1 ou 2 miles) et est évidemment plus fort à proximité même des installations. Ces chiffres ont été notamment obtenues dans le cas d’une installation française, comparable sur plusieurs points à la centrale Eiffage de Bonneuil :

Letombe G. et Zuindeau B. ( 2005 ) . “ Impact d ’un  établissement industriel polluant sur les valeurs immobilières de proximité : le cas de Metaleurop- Nord” , Economie appliqué, tome LVIII, n°4, pp. 161-191.

3. Essai de simulation de l’impact de la centrale Eiffage de Bonneuil sur les propriétaires fonciers des communes voisines

Nous tentons ici une première estimation grossière de l’impact économique de la centrale Eiffage, que nous affinerons par la suite de façon plus détaillée. L’important est de bien indiquer la méthode pour que chacun puisse ensuite faire lui-même les calculs.

Méthode : Nous partons des populations en fonction de la distance établies grâce à l’INSEE. Puis on en déduit le nombre de ménages en divisant par le nombre de personnes par logement. Nous avons fixé ici le chiffre à 3, ce qui devra être vérifié mais est grosso modo exact. Puis on essaye d’estimer la valeur totale des biens en multipliant le nombre de logement par la valeur de ceux-ci. L’estimation est compliquée car elle dépend de la surface des logements et de la valeur du mètre carré. Or la zone est riche en contrastes sociaux, de Bonneuil à Saint-Maur. Nous avons opté ici pour une valeur moyenne assez basse de 250 000 € par logement qu’on pourra réviser ultérieurement. Enfin, on calcule les dépréciations en partant d’une perte de 5% au contact même de la centrale et en réduisant la perte de 0.25% tous les 100 mètres pour arriver à un impact nul au delà de 2 kilomètres.

Conclusion : plusieurs millions d’euros de perte pour les propriétaires riverains et les finances communales

Même si ce calcul est juste indicatif, il donne un ordre de grandeur des pertes subies par les propriétaires des terrains voisins, de l’ordre de 70 millions d’euros. C’est ce qu’on appelle en économie une externalité négative, c’est-à-dire un dommage collatéral qui n’est pas supporté par l’entreprise responsable de la nuisance mais reportée sur l’ensemble de la société. Non seulement sur les propriétaires fonciers, mais aussi les communes qui verront baisser les revenus des impôts, ce qui les poussera à augmenter par ricochet les impôts sur toute la population, y compris les locataires …

Claude GRASLAND

pour le collectif T’AIR-EAU94

CONTRE-ENQUETE (1) : Combien d’habitants menacés par la centrale Eiffage ?

L’étude d’impact ayant été à l’évidence bâclée, il faut refaire nous mêmes les calculs. Heureusement l’INSEE a publié en 2011 pour la première fois la répartition détaillée de la population française sur une grille de 200 mètres de côté. Du coup, il est possible d’estimer très précisément le nombre d’habitants localisés autour de la centrale Eiffage de Bonneuil-sur-Marne en fonction de la distance.

On en déduit par calcul géométrique les nombres d’habitants en fonction de la distance à la centrale.

Document 1 : Nombre d’habitants par commune en fonction de la distance à la centrale Eiffage

Comment lire le tableau  ? : Si on prend la distance de 1000 mètres et la commune de Sucy-en-Brie on peut lire le chiffre de 2913. Cela signifie qu’il y a 2913 habitants de Sucy-en-Brie situés à moins de 1 kilomètre de la future centrale Eiffage de Bonneuil.  On peut également constater en croissant la ligne 2000 et la ligne total que 52 267 habitants des cinq communes environnantes sont situés à moins de 2 kilomètres de la future centrale !

Graphique 1 : Population localisée à moins de 1 kilomètre de la central Eiffage par commune

Commentaire : Il y a 1000 habitants à moins de 500 mètres de la centrale et 4000 habitants à moins de 700 mètres ! Ce sont les habitants de Saint-Maur et de Sucy-en-Brie qui sont les plus concernés. Bonneuil n’est pour ainsi dire pas touché avant au moins 800 mètre de distance de la centrale.

Graphique 2 : Population localisée à moins de 2 kilomètres de la central Eiffage par commune

Commentaire : 10 000 habitants à moins de 1000 mètres de la centrale, 20 000 habitants à moins de 1500 mètres près de  50 000 habitants à moins de 2 kilomètres. Ce sont toujours  les habitants de Saint-Maur et de Sucy-en-Brie qui sont les plus concernés. Mais on commence à trouver plus  habitants de Bonneuil entre 1 et 2 kilomètre de la centrale, ainsi que des habitants d’Ormesson et Chennevières au delà de 1.5 kilomètres. 

Pour tous renseignements sur les calculs, n’hésitez pas à nous contacter (taireau94@voila.fr) et nous vous ferons parvenir le fichier original de l’INSEE et la méthodologie pour déterminer les habitants en fonction de la distance à la centrale Eiffage.

Claude GRASLAND

pour le collectif T’Air-Eau 94