CARTE DE VŒUX 2015 : Bonne santé aux 15 écoles, 11 crèches, 8 maison de retraites et 4 centres de santé situés à moins de 2 km d’Eiffage !

A 10 jours de la fin de l’enquête publique, nous avons pu constater une mobilisation exceptionnelle de la population. Entre les témoignages directs et les courriers, c’est pas moins de 6 cahiers d’enquête qui ont déjà été remplis, sans compter les envois groupés de lettres par les parents d’élèves des écoles qui figurent dans des dossiers séparés. 200, 300, 400 témoignages ? Peu importe le décompte, il faut continuer à se mobiliser jusqu’au dernier jour et continuer à remplir le registre, écrire des courriers et surtout procéder à des signatures groupées dans les écoles, les maisons de retraites, les crèches. Pour vous aider à mobiliser, voici une carte et un tableau issus du dossier d’enquête (partie C, pp. 59-60) qui donne la liste des implantation sensibles avec la distance à l’usine. Ce document à soit seul est accablant … mais il le sera davantage si dans chaque établissement concerné les habitants se mobilisent. Meilleurs vœux de bonne santé 2015 !

1420187592358

1420187642622

 

ENQUETE PUBLIQUE EIFFAGE 2014 : Amplifier le mouvement en contribuant à l’enquête par courrier

La première journée de mobilisation du samedi 6 décembre a été un franc succès puisque plus d’une centaine de personnes étaient présentes : citoyens, journalistes, partis politiques, associations … Mais il ne faut pas pour autant s’endormir et croire que les 50 à 100 témoignages inscrits ce jour là dans le registre seront suffisants pour emporter la décision. A partir de maintenant, l’accès au registre va être beaucoup plus compliqué, en termes d’horaires comme de localisation et on peut craindre que beaucoup de personnes prêtes à manifester leur désaccord ne renoncent à le faire faute de temps. C’est pourquoi nous rappelons à tous les citoyens qu’ils peuvent contribuer également par courrier postal et que toutes les lettres reçues seront ajoutées au registre d’enquête publique.

Comme nous l’avons déjà indiqué, il est toujours préférable de rédiger soi-même une lettre avec ses propres mots et arguments. Mais le nombre de réponses est également important dans le bilan final, c’est pourquoi nous proposons ci-dessous une lettre-type que les personnes pressées pourront imprimer telle quelle et envoyer (cliquer ici pour télécharger au format pdf) mais qu’elles pourront également retoucher, modifier et compléter avec leurs propres arguments (cliquer ici pour télécharger au format word)

courrier-type2

N’oubliez pas d’ajouter un timbre … vert pour poster votre courrier (60 centimes …) et si vous avez acheté un carnet de 12,  essayez de décider 11 amis ou voisins à participer également à l’enquête publique. Ce sera plus efficace qu’une pétition car tout témoignage effectué dans le cadre d’une enquête publique a une valeur légale et doit obligatoirement être pris en compte dans le décompte final des participants à l’enquête publique.

timbrevert

ENQUETE PUBLIQUE EIFFAGE 2014 (6) : Le retour du lignite ou le choix de la rentabilité économique au mépris de la vie humaine

On aurait pu penser que l’entreprise Eiffage présenterait un dossier plus respectueux de l’environnement et de la santé humaine lors de cette deuxième demande d’autorisation… Eh bien, pas du tout ! Seule comptant la rentabilité économique et la rémunération de l’actionnaire, Eiffage demande à nouveau à pouvoir  utiliser comme combustible le LIGNITE, aussi appelé « CHARBON SALE ».  Beaucoup moins cher que le gaz, le lignite est particulièrement dangereux pour la santé et de plus susceptible de dégager des odeurs nauséabondes (oeuf pourri, …), comme les riverains ont pu le constater lors des phases d’essais de l’usine en 2012. Eiffage avait à l’époque décidé de suspendre temporairement l’usage du lignite compte tenu de l’ampleur des protestations . Mais il est clair qu’ils espèrent obtenir cette fois-ci un permis de polluer sans aucune limite !


Argument n°6 : Le résumé non technique de l’étude d’impact mentionne à plusieurs reprises (pp. 36-37, 41-42 et 58) l’hypothèse d’utiliser comme combustible de l’usine du lignite, éventuellement couplé avec du gaz naturel. De façon très habile, le dossier n’indique pas la solution qui sera retenue, mais il est clair au vu de l’extrait de la page 58 que ce pourrait très bien être 100% de lignite :

lignite

Or, la pollution engendrée par le lignite est beaucoup plus importante que celle du gaz naturel en matière de particules fines, ce qu’Eiffage se garde bien de montrer dans le tableau comparatif des polluants respectifs du gaz et du lignite qu’il fournit. Ce tableau suggère au lecteur peu attentif que le lignite est plus dangereux que le gaz en matière d’oxydes de souffre et d’azote mais moins dangereux en matière de composés organiques volatifs. Cette présentation retorse et hypocrite laisse croire qu’il serait équivalent d’utiliser le gaz ou le lignite. Mais il manque juste le principal, à savoir les autres polluants, ceux où la dangerosité du lignite est la plus évidente et qui sont comme par hasard oubliés.

lignite2

Pensez vous que l’autorité environnementale – dont c’est le métier – aurait relevé cette manipulation ? Pas du tout … les dangers du lignite ne sont nulle part évoqué sauf pour dire que « actuellement le lignite n’est pas utilisé« , oubliant de rappeler que c’est grâce à la mobilisation des riverains qu’Eiffage avait temporairement renoncé à utiliser ce combustible polluant, émetteur majeur de gaz à effet de serre.

lignite3


Qu’est-ce que le lignite ? Le lignite est un charbon de qualité inférieur, et fortement polluant. D’abord, comme le charbon, sa combustion produit des émissions très élevées de CO2:  de l’ordre de 1kg de CO2/kWh, soit plus du double des émissions d’une centrale à cycle combiné gaz. Mais aussi, le lignite est riche en sulfure, lequel est en grande partie à l’origine des fameuses pluies acides. Enfin, sa combustion entraîne aussi la libération d’oxyde de carbone et de particules fines, elles mêmes responsables de maladies respiratoires. L’Allemagne est aujourd’hui, devant l’Australie, le premier producteur mondial de lignite. D’après une étude récente de l’Université de Stuttgart, commandée par Greenpeace International, les scientifiques ont pu chiffrer les impacts sanitaires des 300 plus grandes centrales à charbon d’Europe, et de 50 autres projets en cours de réalisation, à 25 000 décès prématurés par an.

ENQUETE PUBLIQUE EIFFAGE 2014 (4) : Aucune surveillance permanente des particules fines et des HAP

L’usine Eiffage va augmenter fortement la diffusion dans l’air de deux polluants très dangereux pour la santé. D’une part, elle va émettre des dérivés cancérigènes du bitume appelés HAP et ceci, d’autant plus fortement que l’exploitant envisage de recycler de vieux enrobés contenant une proportion élevée de goudrons voire d’amiante. D’autre part, en raison de son activité de broyage et concassage, elle va accroître la quantité de poussières fines qui se logent au plus profond des poumons et provoquent des maladies respiratoires et cardiaques. Ces deux polluants touchent particulièrement les personnes âgées et les jeunes enfants. Or, il y a deux écoles et une maison de retraite à moins de 700 mètres de l’école.


Argument n°4 : L’étude d’impact n’analyse pour ainsi dire pas les deux polluants les plus critiques de l’activité de l’Usine Eiffage que sont les particules fines et les HAP. Ainsi, le recours aux données AIRPARIF se limite à l’étude de deux autres polluants moins directement liés à l’activité principale de l’usine, les dioxydes d’azote et l’Ozone, ce qui est parfaitement malhonnête. Il était tout à fait possible d’obtenir les données des autres polluants à l’aide des stations AIRPARIF

pollu

Quant à l’étude réalisée par la société ENTIME en avril 2012, elle est résumée très rapidement sans fournir les renseignements précis sur le contexte de mesure. Plus grave, Eiffage omet de parler de la seconde campagne de mesure ordonnée par le préfet du Val de Marne et réalisée en juillet 2012 par la société ENTIME à nouveau.  Or, nous avions montré que cette campagne de mesure de juillet 2012 montrait à la fois des concentrations inquiétantes de particules fine et un excès de HAP dans les points de sondage proches de l’usine.

Le rapport de l’autorité environnementale estime qu’il aurait été intéressant de suivre l’évolution de la qualité de l’air au cours du temps mais « oublie » de mentionner l’étude de juillet 2012 qui signalait pourtant une aggravation inquiétante de la situation.

driee

L’analyse des dangers de pollution aérienne est donc clairement sous-estimée et menée de façon laxiste, tant par Eiffage que par l’autorité environnementale.


Pour en savoir plus, vous pouvez vous reporter à ces deux articles du blog :

1) POLLUTION AERIENNE ET RISQUES SANITAIRES :

https://taireau94.wordpress.com/2012/02/19/contre-enquete-4-pollution-aerienne-et-risques-sanitaires/

2) DU BON USAGE D’UNE ETUDE D’IMPACT DOUTEUSE (Entime, Juillet 2012)

https://taireau94.wordpress.com/2012/12/09/du-bon-usage-dune-etude-dimpact-douteuse/

 

ENQUETE PUBLIQUE EIFFAGE 2014 (3) : Deux centrales à bitume dans le Port de Bonneuil… et aucune prise en compte des effets cumulés !

L’inutilité et la dangerosité de la centrale Eiffage de Bonneuil est d’autant plus grande qu’il existe à proximité immédiate une autre centrale d’enrobage à chaud, la SPME,  produisant plus de 1500 tonnes de bitumes par jour. Cumul des pollutions, cumul des odeurs, cumul des risques … mais aucune prise en compte de l ‘effet cumulé de l’autre usine de bitume dans l’étude d’impact, si ce n’est pour suggérer que les mauvaises odeurs imputées à Eiffage viennent peut-être de sa concurrente. On voit bien la stratégie des pollueurs : plus ils sont nombreux, plus il est difficile de prouver la responsabilité des uns et des autres !


Argument n°3 : L’étude d’impact ne prend jamais en compte l’effet de la seconde centrale à bitume du Port de Bonneuil et se limite à analyser les projets « considérés comme connus » au sens de la loi, c’est-à-dire ayant fait l’objet d’un avis récent de l’autorité environnementale publié depuis 2010 :

cumul

L’existence de la  SPME ne peut pourtant pas manquer d’être connue  d’Eiffage puisque c’est son principal concurrent. La preuve en est qu’elle est citée à deux reprise dans l’étude d’impact, aux pages 24 et 70 :

cumul1

cumul2

Il semble étonnant que cette usine n’ait pas été prise en compte dans l’étude d’impact dans la mesure où elle a fait l’objet d’un arrêté complémentaire d’exploitation par la préfecture du Val de Marne le 28 décembre 2012, ce qui la place logiquement dans le périmètre des installations à prendre en compte dans l’étude d’impact.

Arreté

La lecture de cet arrêté complémentaire apporte de nombreux renseignements sur la dangerosité de cette usine et son impact sur la population  ( 94_SPME_20121228_APC). Il est donc totalement anormal de ne pas en avoir tenu compte. Il suffisait d’ailleurs de consulter le registre national des installations classées pour obtenir les caractéristiques principales de l’installation SPME :

icpe_spme

La SPME produit déjà 1680 tonnes de bitumes par jour cela signifie des émissions  considérables de particules, de benzène, de HAP … Avec l’usine Eiffage tournant à plein régime (et utilisant le lignite comme combustible …) ce sera deux à trois fois plus de pollution et de danger pour les habitants, dans une zone absolument non surveillée en matière de pollution aérienne.

On imagine sans peine pourquoi l’industriel Eiffage s’est bien gardé de mesurer l’impact cumulé des deux installations de bitume. Mais comment la DRIEE a-t-elle pu laisser passer une telle omission ? Le seul moment ou le rapport de l’autorité environnementale parle des autres implantations industrielles, c’est dans la conclusion où il propose … un capteur AIRPARIF ? Pas du tout ! Le rapporteur nous propose juste « l’opportunité de mettre en place une instance de concertation … pour favoriser le dialogue » (sic). On croit rêver !

implant


 

ENQUETE PUBLIQUE EIFFAGE 2014 (2) : Des pertes d’emplois massives et des risques de procès pour les entreprises voisines

Beaucoup de personnes hésitent à condamner l’installation de l’usine Eiffage en considérant que les inconvénients en termes de pollution seront compensés par les avantages en termes de création d’emplois. Mais en réalité Eiffage va détruire de nombreux emplois dans le Port de Bonneuil et empêcher la création d’autres emplois en raison des risques que l’usine fait courir aux personnes qui travaillent à proximité.  Toute entrepreneur installé dans un rayon de 500 mètres autour de l’usine Eiffage prend le risque d’une condamnation pour faute inexcusable car il met en danger la vie de ses salariés.


Argument n°2 (Résumé) : Un grand nombre de salariés travaillent déjà dans des entreprises situées à proximité immédiate d’Eiffage et une nouvelle implantation de logistique (plusieurs centaines d’emplois) est prévue dans la parcelle voisine. Or, emplois existants comme emplois prévus sont directement menacés par la pollution induite par l’entreprise Eiffage du fait du caractère cancérigène des vapeurs de bitumes (HAP). L’entreprise de travaux publics Eurovia (groupe Vinci) a en effet été condamnée récemment  pour faute inexcusable par la Cour d’appel de Lyon, le 13 novembre, dans le cadre du procès dit « du bitume ». Les juges pointent en particulier l’insuffisance des protections du salarié face au risque. La même condamnation pourrait frapper toutes les entreprises voisines d’Eiffage, qui risquent donc de plier bagage ou de ne pas créer les emplois prévus.  Les 7 emplois créés par Eiffage pourrait en détruire plusieurs centaines à terme. Même l’agence régionale de santé s’en est (légèrement) inquiété, mais sans chercher à mesurer le nombre d’emplois en jeu.

avis-sanitaire2


Démonstration : Pour en savoir plus, relisez l’article de 2012 intitulé Un impact négatif sur l’emploi local ?

ENQUETE PUBLIQUE EIFFAGE 2014 (1) : Plus de 50 000 habitants dans un rayon de 2 km

La nouvelle enquête publique sur l’implantation de l’usine Eiffage de Bonneuil qui va être lancée le 6 décembre sera décisive. Le nouveau dossier de demande d’autorisation d’exploitation ressemble comme deux gouttes d’eau à celui qui fut présenté en 2011 et comporte même des aggravations par rapport aux avancées obtenues en 2012 (usage du lignite comme combustible, concassage de vieux enrobés pouvant contenir de l’amiante, …). Il est donc crucial que le plus grand nombre de citoyens se déplacent pour répondre à l’enquête publique en inscrivant des critiques précises et argumentées. Nous reprenons donc, en les actualisant, l’ensemble des articles publiés en 2012 afin de nourrir la réflexion de nos concitoyens et leur donner matière à reprendre ces arguments dans le registre avec leurs propres mots, s’ils sont convaincus du bien fondé des critiques.


Argument n°1 (Résumé) : Le dossier présenté par Eiffage ne mentionne à aucun moment le fait que plus de 50 000 habitants sont localisés dans un rayon de 2 km autour de l’usine Eiffage. Du coup, il minore systématiquement l’impact sanitaire de la pollution engendrée par l’implantation. L’avis de l’agence régional de santé n’a pas pointé cette faiblesse évidente du dossier alors même que tout médecin épidémiologue sait que le risque est le produit de l’aléa (exposition au polluant) par la vulnérabilité (nombre de personnes exposées). Les extraits des pages 3 et 4 du rapport de l’ARS montrent une incompétence manifeste du rédacteur en matière médicale.

avis_sanitaire0

avis-sanitaire1

avis-sanitaire2


Démonstration

L’étude d’impact ayant été à l’évidence bâclée, il faut refaire nous mêmes les calculs. Heureusement l’INSEE a publié en 2011 pour la première fois la répartition détaillée de la population française sur une grille de 200 mètres de côté. Du coup, il est possible d’estimer très précisément le nombre d’habitants localisés autour de la centrale Eiffage de Bonneuil-sur-Marne en fonction de la distance.

On en déduit par calcul géométrique les nombres d’habitants en fonction de la distance à la centrale.

Document 1 : Nombre d’habitants par commune en fonction de la distance à la centrale Eiffage

Comment lire le tableau  ? : Si on prend la distance de 1000 mètres et la commune de Sucy-en-Brie on peut lire le chiffre de 2913. Cela signifie qu’il y a 2913 habitants de Sucy-en-Brie situés à moins de 1 kilomètre de la future centrale Eiffage de Bonneuil.  On peut également constater en croissant la ligne 2000 et la ligne total que 52 267 habitants des cinq communes environnantes sont situés à moins de 2 kilomètres de la future centrale !

Graphique 1 : Population localisée à moins de 1 kilomètre de la central Eiffage par commune

Commentaire : Il y a 1000 habitants à moins de 500 mètres de la centrale et 4000 habitants à moins de 700 mètres ! Ce sont les habitants de Saint-Maur et de Sucy-en-Brie qui sont les plus concernés. Bonneuil n’est pour ainsi dire pas touché avant au moins 800 mètre de distance de la centrale.

Graphique 2 : Population localisée à moins de 2 kilomètres de la central Eiffage par commune

Commentaire : 10 000 habitants à moins de 1000 mètres de la centrale, 20 000 habitants à moins de 1500 mètres près de  50 000 habitants à moins de 2 kilomètres. Ce sont toujours  les habitants de Saint-Maur et de Sucy-en-Brie qui sont les plus concernés. Mais on commence à trouver plus  habitants de Bonneuil entre 1 et 2 kilomètre de la centrale, ainsi que des habitants d’Ormesson et Chennevières au delà de 1.5 kilomètres. 

Pour tous renseignements sur les calculs, n’hésitez pas à nous contacter (taireau94@voila.fr) et nous vous ferons parvenir le fichier original de l’INSEE et la méthodologie pour déterminer les habitants en fonction de la distance à la centrale Eiffage.

Claude GRASLAND

pour le collectif T’Air-Eau 94

ENQUETE PUBLIQUE EIFFAGE : Demande d’explication n°1

L’article N°5 de l’arrêté d’ouverture de l’enquête publique précise que les citoyens peuvent demander des explications complémentaires sur tous les aspects du dossiers, y compris sur les pièces qui ne sont pas fournies sur le site de la préfecture du Val de Marne. Ci-dessous, le rappel de l’article n°5 et un essai de courriel adressé aux personnes ou services concernés. Nous vous tiendrons au courant des réponses reçues et vous incitons à envoyer également vos questions sur un dossier qui semble comporter beaucoup de zones d’ombres.

Article5

CourrierEiffage1

 

 

MOBILISATION GENERALE ! La nouvelle enquête Eiffage vient d’être lancée

Appel à  tous ceux qui se sont battus depuis janvier 2012 pour la qualité de la terre, l’air et l’eau dans le Val de Marne : c’est maintenant ou jamais qu’il faut se mobiliser. La nouvelle enquête publique sur l’Usine Eiffage est officiellement ouverte et les premières affiches ont dû apparaître sur les panneaux d’affichages de vos communes.  Avertissez vos amis, vos voisins, vos élus … Le blog T’AIR-EAU94 vous est ouvert et vous tiendra au courant de toutes les informations sur le dossier et de toutes les manifestations.

1416740191448

 

Accès aux documents sur le site de la préfecture  cliquez ici ou bien téléchargez directement les fichiers ci-dessous

Arrêté d’ouverture d’enquête publique

Demande d’autorisation

Avis autorité environnementale

Résumé non technique (Partie C Etude d’impact)

Résumé non technique (Partie D Etude de dangers)

 

 

Compte-rendu de la conférence « Bitumes, Fumées, Santé » (Metz, 2014)

La coordination nationale d’information et de défense sur la pollution par les centrales d’enrobés routiers a organisé une grande conférence à Metz le 7 juin 2014 à laquelle ont participé de nombreux collectifs mais aussi des médecins, des juristes, des spécialistes des travaux publics. Même s’il n’a pas pu y envoyer de représentants, le collectif T’AIR-EAU94 a soutenu l’initiative (Cf. billet sur le blog) et souhaite participer à la diffusion des résultats de la conférence qui sont fondamentaux pour la préparation de la future enquête publique sur l’usine Eiffage ( à ce propos, comment se fait-il que cette enquête ne soit pas encore lancée ou même annoncée ?).

Le clip de la conférence de Metz : un résumé des temps forts

Clip de la conférence Metz 2014

Clip de la conférence Metz 2014: résumé des temps forts en 2 minutes

Le compte rendu de la conférence de Metz : un document précieux !

Point de vue des associations, médecins, juristes, chercheurs, professionnels du BTP ...

Point de vue des associations, médecins, juristes, chercheurs, professionnels du BTP …

Bitumesante.org : le forum de référence pour les opposants au bitume

LE site de référence pour échanger entre collectifs concernés par les usines de bitume

LE site de référence pour échanger entre collectifs concernés par les usines de bitume

Nouvelle enquête publique sur l’usine Eiffage : la pollutions cumulées des autres installations sera prise en compte

A l’occasion d’une question au gouvernement, le député-maire de Saint-Maur Sylvain Berrios a eu confirmation officielle du fait que la prochaine enquête publique sur l’usine Eiffage devra bien prendre en compte les effets cumulées de l’ensemble des installations du Port de Bonneuil. Dans sa réponse, la représentante du gouvernement a indiqué que cette obligation de prise en compte des effets cumulés est le résultat non pas du Grenelle II mais de l’application d’une directive européenne sur la qualité de l’air qui a été validée en 2011, quelques mois seulement après la première autorisation d’exploitation de l’usine Eiffage.

Il s’agit d’une nouvelle extrêmement importante dans la mesure où l’annulation de la première autorisation d’exploitation d’Eiffage portait sur un vice de forme et non pas sur le fonds. A l’heure actuelle, la position de l’état est toujours de considérer que la dangerosité de l’usine Eiffage n’est pas démontrée … Il est donc impératif de mettre en avant des éléments nouveaux lors de la future enquête publique qui devrait arriver très prochainement. Nous incitons donc nos lecteurs à travailler avec nous l’argumentaire des pollutions cumulées de l’ensemble des activités du Port de Bonneuil, y compris les projets d’autoroutes qui accroissent la quantité de particules fines.

berrios - copie

Lien vers la video : https://www.youtube.com/watch?v=x9qvC2wuJXw&feature=youtu.be

Lien vers le compte-rendu écrit : http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-711QOSD.htm

 


 

Annexe : intervention de Sylvain Berrios et réponse du gouvernement

 
M. Sylvain Berrios attire l’attention de Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie sur l’application de la loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement, dite « Grenelle 2 », introduisant l’analyse des effets cumulés avec d’autres projets dans l’étude d’impact. En effet, l’article R. 512-6 du code de l’environnement, dans son II, dispose qu’un dossier d’étude d’impacts est tenu de présenter les effets cumulés du projet avec une installation classée, géographiquement proche et présentant une connexité fonctionnelle avec lui. À l’usage, l’interprétation ambiguë de la législation crée, d’une part, une insécurité juridique et, d’autre part, une insatisfaction quand à l’objectif poursuivi et à l’esprit de la loi. Ainsi, en ce qui concerne le Port autonome de Bonneuil-sur-Marne et son développement important, l’absence d’une étude d’impacts sérieuse et globale a permis l’exploitation d’usines de bitume et d’enrobage, exploitation pourtant incompatible avec nos règles environnementales. Par un jugement du 14 avril 2014, le tribunal administratif de Melun a annulé l’arrêté préfectoral du 27 juin 2011 autorisant la société Eiffage – installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE) – à exploiter sa centrale d’enrobage à chaud située dans le port autonome de Bonneuil-sur-Marne, propriété des Ports de Paris et située à proximité d’autres installations classées. Il lui demande de confirmer que la loi prévoit bien le recensement des effets cumulés des différentes pollutions de l’ensemble des sites industriels classés situés à proximité d’une usine soumise à enquête publique, de mettre en application ces dispositions dans le cas de l’usine Eiffage du port de Bonneuil-sur-Marne et il lui demande enfin quelles mesures elle entend prendre pour s’assurer qu’une telle étude d’impacts, recensant les nuisances cumulées subies par les riverains, sera suivie de recommandations aptes à préserver la qualité de vie et la protection de l’environnement, en particulier si les effets cumulés relevés étaient jugés nocifs.

Texte de la réponse

NÉCESSITÉ D’UNE ÉTUDE D’IMPACT RECENSANT LES EFFETS CUMULÉS DE L’ENSEMBLE DES SOURCES DE POLLUTION DANS LE CAS DE L’USINE EIFFAGE DU PORT DE BONNEUIL-SUR-MARNE.

Mme la présidente. La parole est à M. Sylvain Berrios, pour exposer sa question, n°  711, relative à la nécessité d’une étude d’impact recensant les effets cumulés de l’ensemble des sources de pollution dans le cas de l’usine Eiffage du port de Bonneuil-sur-Marne.

M. Sylvain Berrios. Je souhaite appeler l’attention du Gouvernement sur l’application de la loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement, dite « Grenelle 2 », introduisant dans toute étude d’impact l’analyse des effets cumulés d’un nouveau projet avec d’autres installations classées et géographiquement proches, et présentant une connexité fonctionnelle avec lui.

À l’usage, l’interprétation ambiguë de la législation crée, d’une part, une insécurité juridique et, d’autre part, une insatisfaction quant à l’objectif poursuivi et à l’esprit de la loi.

Par un jugement du 14 avril 2014, le tribunal administratif de Melun a annulé l’arrêté préfectoral du 27 juin 2011 autorisant la société Eiffage à exploiter sa centrale d’enrobage à chaud située dans le port autonome de Bonneuil-sur-Marne, dépendant des ports de Paris. Une nouvelle enquête publique doit être conduite. Or le développement rapide et important du port autonome de Bonneuil-sur-Marne, situé dans le Val-de-Marne, sur un territoire très urbanisé, pose plusieurs problèmes en l’absence d’une étude d’impact sérieuse et globale.

Tout d’abord, un problème de sécurité et de santé publique pour les 250 000 riverains immédiats. L’absence d’étude d’impact consolidée de l’ensemble des activités du port autonome de Bonneuil-sur-Marne, dont la connexité factuelle est réelle, ne permet pas aux autorités sanitaires d’assumer leur rôle de contrôle, d’alerte et d’information.

Ensuite, un problème environnemental de l’air et de l’eau. L’absence d’étude d’impact intégrant le cumul des rejets de l’activité industrielle du site, tant dans l’air que dans la rivière Marne, empêche toute gestion des risques de pollution et de maîtrise de l’environnement.

En ce qui concerne plus précisément la faune, la flore et la rivière, l’absence d’étude d’impact globale ne permet pas de rendre applicable la loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006 qui applique, dans notre pays, la directive européenne de 2000 relative aux rejets industriels des sites classés. C’est pourquoi, madame la secrétaire d’État, je vous demande de me confirmer que la loi prévoit bien le recensement des effets cumulés des différentes pollutions de l’ensemble des sites industriels classés situés à proximité d’une usine soumise à enquête publique et dont la connexité ne peut pas être contestée, de mettre en application ces dispositions dans le cas de l’usine Eiffage du port de Bonneuil-sur-Marne, et de m’indiquer quelles mesures vous entendez prendre afin de s’assurer que de telles études d’impact seront suivies de recommandations aptes à préserver la qualité de vie et la protection de l’environnement.

Mme la présidente. La parole est à Mme la secrétaire d’État chargée du commerce, de l’artisanat, de la consommation et de l’économie sociale et solidaire.

Mme Carole Delga, secrétaire d’État chargée du commerce, de l’artisanat, de la consommation et de l’économie sociale et solidaire. Monsieur le député, Vous avez appelé l’attention de Mme Ségolène Royal, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, sur les préoccupations des riverains du port autonome de Bonneuil-sur-Marne. Elle m’a demandé de bien vouloir excuser son absence et elle m’a chargée de vous répondre.

Comme vous le savez, il s’agit d’une installation soumise à autorisation au titre de la réglementation des installations classées pour la protection de l’environnement. Cette législation a pour objet d’encadrer les conditions de fonctionnement des installations susceptibles d’avoir un impact sur leur environnement, y compris la santé et la salubrité publique.

Je vous confirme que l’étude d’impact qui doit être réalisée pour cette demande d’autorisation doit prendre en compte les effets cumulés de l’installation avec d’autres projets. Cette obligation ne résulte pas de la loi de 2010, dite « Grenelle 2 », mais de la transposition de la directe européenne 2011/92.

Pour la centrale de Bonneuil-sur-Marne, l’arrêté d’autorisation, signé par le préfet 27 juin 2011, a été annulé par le tribunal administratif de Melun le 14 avril 2014. Cette annulation n’est pas due à une incompatibilité avec les règles environnementales mais à un vice de forme dû à l’insuffisance de motivation des conclusions du commissaire enquêteur. Cette décision ne remet donc pas en cause la pertinence de l’étude d’impact. C’est la raison pour laquelle le tribunal administratif autorise la société Eiffage à poursuivre, pendant neuf mois, son activité afin de permettre de statuer à nouveau sur la demande de la société. Une nouvelle enquête publique est prescrite et le commissaire enquêteur rendra un nouvel avis. Durant cette procédure, l’exploitation est maintenue sous réserve du respect de prescriptions identiques à celles fixées dans l’arrêté du 27 juin 2011.

Je rappelle que plusieurs campagnes de mesures de la qualité de l’air ambiant à proximité du site ont déjà été réalisées par Eiffage, bien sûr sous le contrôle des services de l’État – la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie d’Île-de-France, ou DRIEE, et l’Agence régionale de la santé – avant et après le démarrage de la centrale pour que le constat soit pleinement objectif. Les résultats ont montré l’absence de risque sanitaire pour les populations.

Lors du dépôt du nouveau dossier, les services de l’État seront particulièrement vigilants à la mise à jour du volet olfactif de l’étude d’impact ainsi qu’à l’évaluation des risques sanitaires qui, comme indiqué précédemment, prendra bien en compte les effets cumulés.

Mme la présidente. La parole est à M. Sylvain Berrios.

M. Sylvain Berrios. Madame la secrétaire d’État, je prends bonne note que l’enquête publique prendra bien en compte les effets cumulés, ce qui est une bonne chose, la loi en vigueur lors de l’enquête publique précédente qui était antérieure à 2012, ne le permettant pas. J’espère que cela donnera pleinement satisfaction et qu’Eiffage ainsi que l’ensemble du port autonome de Bonneuil-sur-Marne feront diligence pour permettre que cette nouvelle étude d’impact soit réalisée dans les plus brefs délais.

 

Annulation de l’autorisation d’exploitation d’Eiffage !

Nous venons juste d’apprendre que le tribunal administratif de Melun aurait finalement annulé l’arrêté préfectoral autorisant l’exploitation de l’usine d’enrobés Eiffage dans le Port de Bonneuil. Ce n’est sans doute pas la fin du combat car Eiffage fera sans nul doute appel, mais c’est en tous les cas une belle et grande victoire pour les requérants et aussi pour tous ceux qui se sont mobilisés contre cette implantation depuis plus de deux ans.

 

Compte-rendu sur le site France 3 Ile de France :

Le tribunal annule l’autorisation d’exploitation de l’usine de bitume de Bonneuil-sur-Marne (94)

 Le tribunal administratif de Melun a annulé un arrêté préfectoral autorisant l’exploitation d’une usine de bitume du groupe de BTP Eiffage, ouverte en 2012, dans le port de Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne).Les habitants se plaignent depuis de nombreux mois des odeurs de bitume et de soufre dégagées par cette centrale d’enrobage de bitume ouverte en avril 2012. Selon les riverains, 50.000 habitants vivent dans un rayon de 2 kilomètres de l’usine, par ailleurs proches de plusieurs écoles.Le juge a suivi l’avis du rapporteur public et annulé, pour vice de forme, l’autorisation d’exploiter donnée par le préfet du Val-de-Marne au groupe Eiffage en juin 2011? A la suite de cette décision de justice, Eiffage devra, sous neuf mois, déposer un nouveau dossier de demande d’autorisation et la préfecture devra recommencer toute la procédure administrative. Une nouvelle enquête publique sera organisée dans les prochains mois. « On se mobilisera auprès des maires des communes concernées pour qu’elles donnent un avis défavorable. On entend peser dans ce sens-là », affirme l’association Boucle de la Marne santé environnement (BMSE). L’association, qui s’est engagée dans la procédure juridique, demande également au préfet du Val-de-Marne et au Port de Bonneuil-sur-Marne une réelle concertation avec les habitants.

Source : Christian Meyze et AFP, Publié le 05/05/2014 dans un article de France 3 IDF 16:04, mis à jour le 05/05/2014 | 16:20


Compte rendu sur le site BATIACTU :

« Une usine de bitume interdite d’exploitation dans le Val de Marne « 

L’usine de bitume du groupe de BTP Eiffage située dans le port de Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne) connaît bien des difficultés. Le tribunal administratif de Melun vient d’annuler un arrêté préfectoral autorisant son exploitation. Explications. C’est un revers que vient de subir l’usine de bitume du groupe de BTP Eiffage du port de Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne). En effet, le tribunal administratif de Melun a annulé un arrêté préfectoral autorisant son exploitation, a annoncé une association de riverains. Une décision qui conforte celle du rapporteur public et invalide l’autorisation donnée en juin 2011 par le préfet de Val-de-Marne. Il faut souligner que le site est loin de faire l’unanimité auprès des riverains qui dénoncent des odeurs de bitume et de soufre dégagées par cette centrale d’enrobage de bitume ouverte en avril 2012. Résultat : Eiffage va devoir monter un nouveau dossier dans les neuf mois qui viennent et la préfecture va devoir lancer une nouvelle procédure administrative. Une enquête publique devrait avoir lieu dans les prochains mois.

Source : article sur le site Batiactu


 

 

Procès contre l’usine Eiffage : vers l’annulation de l’autorisation d’exploitation ?

Ce 100e article publié sur le Blog T’AIR’EAU94 est peut-être porteur de la plus bonne nouvelle qu’il nous ait été donné de publier depuis le début de ce combat… Jugez-en plutôt :

Nous avons appris aujourd’hui par un article du site 94.citoyens que, dans le cadre du procès en cours,  le rapporteur public recommande l’annulation de l’arrêté d’autorisation de fonctionnement de l’usine Eiffage de Bonneuil . Selon 94. Citoyens, l’avis du rapporteur public est généralement suivi par le juge, même s’il peut y avoir des exceptions.

 » Le collectif de riverains de l’usine de bitume Eiffage du port de Bonneuil, qui se bat depuis plusieurs années contre cette installation dont ils dénoncent les nuisances environnementales (odeur et pollution de l’air), pourrait remporter une première victoire juridique au Tribunal administratif de Melun. Le collectif, rejoint par la mairie de Saint-Maur, ont attaqué l’arrêté préfectoral de juin 2011 autorisant l’exploitation de l’usine. Comme dans de nombreuses procédures juridiques, ils ont à la fois attaqué en référé (procédure d’urgence) et sur le fond. Retoqué en référé, au motif qu’il n’y avait pas d’urgence à statuer, le dossier est actuellement en jugement sur le fond. Ce matin, le rapporteur public a rendu ses conclusions et a préconisé l’annulation de l’arrêté d’autorisation d’exploitation au motif que les conclusions de l’enquête publique qui a précédé cette autorisation étaient insuffisantes. Cela constituerait donc un vice de forme. Ces recommandations du rapporteur public seront ou non suivies par le juge. Statistiquement, le rapporteur est la plupart du temps suivi par le juge dans ses conclusions, mais cela n’est pas systématique. Le jugement définitif sera connu d’ici un mois. L’usine Eiffage pourra ensuite faire appel de la décision. »

Sur le site de l’association BMSE qui a mené l’action juridique, on savoure ce résultat dans l’article  » Usine de bitume Eiffage : vers une victoire juridique des riverains« 

« Ce matin se tenait l’audience du Tribunal administratif de Melun relative à la procédure juridique engagée par les riverains de l’usine de bitume Eiffage du Port de Bonneuil, contre l’arrêté préfectoral d’autorisation de l’exploitation de cette usine d’enrobage. Le rapporteur public, qui propose une solution juridique au dossier, a conclu à l’annulation totale de l’autorisation d’exploiter accordée à Eiffage pour insuffisance des conclusions du commissaire enquêteur, qui s’est aligné sur la position de l’industriel. A l’audience, le rapporteur public a donné raison aux riverains, en mettant clairement en avant les insuffisances de l’enquête publique, la responsabilité de l’autorité préfectorale dans les manquements de cette procédure et celle d’Eiffage en particulier dans le non-dialogue avec les riverains. Rappelons que dans la très grande majorité des cas, les juges suivent les conclusions du rapporteur public, ce qui conduirait à stopper l’activité de l’usine Eiffage à brève échéance. C’est une première victoire pour les riverains requérants engagés depuis deux ans contre les nuisances de cette usine polluante, et initiateurs de la bataille juridique.  Sans leur mobilisation pour alerter les pouvoirs publics, les élus et l’opinion contre les risques et les dangers, rien n’aurait été fait.  Cette audience  montre, s’il en était encore besoin, que leur stratégie était la bonne. La justice reconnaît la justesse de leur combat, contestée par les autorités préfectorales, le Port de Bonneuil et Eiffage qui a même voulu faire passer les nuisances subies par les riverains pour des hallucinations collectives !Impossible désormais de continuer à considérer les habitants comme quantité négligeable dans les projets industriels du Port de Bonneuil qui impactent la santé, l’environnement et le cadre de vie de la Boucle de la Marne. »

Au nom des 10 000 signataires de la pétition contre l’usine Eiffage et de tous les membres du collectif T’AIR’EAU 94 qui se sont battus depuis plus de deux ans, nous saluons cette première victoire symbolique et espérons que le jugement définitif confirmera les conclusions du rapporteur public.

Mais nous rappelons également que d’autres combats sont en cours contre des installations polluantes dans le Port de Bonneuil et ses alentours, en particulier le retour de projets autoroutiers particulièrement nuisibles tels que la relance du projet de VDO qui ravagerait les communes de Sucy et Chennevières tout en accroissant le bruit et la pollution de l’air dans toutes les communes environnantes.

Dans deux semaines, les élections municipales seront l’occasion de solder un certain nombre de dettes vis à vis des hommes politiques et des partis qui n’ont pas soutenu nos positions en faveur d’un authentique développement durable du Port de Bonneuil et des communes voisines. Le bulletin de vote est un moyen d’action tout aussi efficace que l’action juridique …

N’oubliez pas d’aller voter aux municipales mais aussi aux européennes !

Tous ensembles contre le bitume : appel pour une action commune à Metz le 7 juin 2014

Les membres du collectif T’AIR-EAU94 sont invités à rejoindre les autres collectifs anti-bitume pour une manifestation commune à Metz le 7 juin 2014. L’invitation vaut également pour tous les mouvements engagés dans la lutte contre l’usine Eiffage de Bonneuil. Nos collègues de Metz cherchent des personnes motivées et disposant d’un peu de temps pour monter l’événement et préparer le site web. N’hésitez pas à vous engager car c’est par l’action collective sur la France entière que l’on pourra lutter le plus efficacement.

bitume1

bitume2bitume3

La France reconnaît (enfin!) la gravité des risques cancérigènes du bitume.

Nous avions souligné de longue date les dangers cancérigènes du bitume sur la base de rapports internationaux ( voir en particulier la synthèse publiée par les Nations Unies). Mais la France, sous l’influence des lobbies routier, a longtemps nié la réalité des risques encourus par les travailleurs du bitume. Il a fallu la condamnation d’Eurovia, filiale de Vinci, pour qu’un débat s’engage. Et ce n’est qu’aujourd’hui que l’agence nationale de sécurité sanitaire vient enfin de reconnaître les risques professionnels liés à l’exposition au bitume.

Reste que l’on attend toujours une prise en compte des risques pour les riverains des centrales d’enrobés, sans doute exposés à des doses moins massives que les travailleurs des chantiers, mais bel et bien menacés par les mêmes pathologies. Et avec une probabilité d’apparition de cancers d’autant plus importante que la population riveraine est nombreuse. Faut-il rappeler que nous avons autour du Port de Bonneuil le triste privilège de détenir probablement le record de France de population exposée aux dangers du bitume (2 centrales d’enrobés déversant conjointement  leurs poisons sur plus de 50 000 habitants dans un rayon de 2 kilomètres). 

Il faut d’urgence demander une étude sanitaire à l’INVS sur les cas de cancers survenus dans la zone avoisinante du Port de Bonneuil au cours des 20 dernières années.

bitume

Europe Ecologie Les Verts prend position sur la RN406 et l’usine Eiffage

A la demande des militants de ses groupes locaux, le bureau départemental du parti politique Europe Ecologie Les Verts a élaboré une position officielle sur les deux dossiers de l’Usine Eiffage et de la prolongation de la RN406. Cette position qui a été adoptée à l’unanimité le 3 Juillet 2013 fera l’objet de communiqués de presse et sera versée au dossier d’enquête publique sur la RN406. Il serait souhaitable que les autres partis politiques (UMP, UDI, PS, PG, …) fassent le même effort de définition d’une position commune au niveau départemental et la rendent publique.

 

Sur l’usine d’enrobée d’Eiffage implantée sur le port de Bonneuil

Par arrêté du 27 juin 2011, le Préfet du Val-de-Marne autorisait la société Eiffage Travaux Publics à exploiter une centrale d’enrobage au bitume à chaud, dans le port de Bonneuil, rue du Moulin Bateau. 2 ans après que cette autorisation ait été donnée, Europe-Ecologie les Verts Val de Marne, a souhaité faire le point sur ce dossier, en lien avec les militants des groupes locaux les plus directement concernés (Bonneuil, Saint-Maur, Sucy).

Nous tenons tout d’abord à rappeler que la solution de « l’enrobé à chaud » adoptée par cette usine est une technique polluante et coûteuse et qu’il importe de se placer dans d’autres perspectives plus respectueuses de l’environnement et des ressources naturelles. Est-il nécessaire lors de la réfection de certaines rues de supprimer les arbres d’alignement pour élargir les trottoirs, les recouvrir de bitume, avec un coût de plusieurs milliers d’euros au mètre linéaire, pour au final y faire stationner les voitures…Le meilleur bitume est d’abord celui que l’on peut éviter…

Nous rappelons aussi que la consultation publique menée avant l’autorisation de ce projet, n’a pas été à la hauteur des enjeux et les conséquences se voient aujourd’hui.

Nous insistons enfin sur le fait que ce type d’installation polluante classée ICPE ne se retrouve nulle part en France localisé dans une zone d’aussi forte densité de population (52 000 habitants à moins de 2 km de l’usine) à l’exception de celle installée sur le port de Gennevilliers. Mais à la différence du Port de Gennevilliers, celui de Bonneuil ne possède pas de capteur permanent de pollution AIRPARIF

Nous demandons qu’une « Schéma d’Orientation et de développement Durable» soit définie et mise en œuvre pour le port de Bonneuil, incluant les contraintes et la surveillance nécessaire de l’usine d’enrobé d’Eiffages, à l’instar du Schéma d’Orientation et de Développement Durable du Port de Gennevilliers qui a été présenté le 11 avril 2012 par l’Agence de Gennevilliers – Ports de Paris qui a permis des avancées significatives au bénéfice des riverains.

Nous demandons le lancement immédiat du travail d’élaboration de ce schéma, en lien avec les collectivités locales et les associations locales concernées.

Enfin, et comme mesure immédiate d’urgence, nous demandons que soit communiqué au public le lieu d’implantation de la station de mesure de la qualité de l’air qui avait été « promise » avec l’installation de l’usine et la publication du résultat des mesures. Nous demandons surtout, qu’une station permanente AirParif (et donc indépendante des gestionnaires de l’usine et du Port) mesurant toutes les formes de pollution par les particules, NOx, HAP,  soit installée en un lieu fixé en lien avec les associations locales, dans la zone d’exposition maximale des populations riveraines.

 

Sur le prolongement de la RN406

L’annonce du prolongement de la RN406 vers le port de Bonneuil apparait pour beaucoup d’habitants de Bonneuil et pour les maires de certaines villes voisines comme une solution aux problèmes d’engorgement de la ville par les camions se rendant au port de Bonneuil. Mais beaucoup d’habitants du Haut Val de Marne (Sucy-en-Brie, Boissy, Ormesson ou Chennevières) y voient au contraire une menace  pour leur environnement à court et moyen terme

Europe-Ecologie les Verts Val de Marne, a souhaité faire le point sur ce dossier, en lien avec ses militants locaux directement concernés.

L’attente du désengorgement routier de Bonneuil est légitime, mais nous tenons en premier lieu à rappeler que la course en avant vers toujours plus de déplacement, de transport de marchandise par la route est sans solution et qu’il est nécessaire de réfléchir à un autre développement de la société plus respectueuse de la nature et plus porteuse d’un développement économique soutenable.

Afin que le prolongement de cette RN406, ne se contente pas de déplacer les problèmes d’un lieu à un autre, nous demandons à ce que l’objectif fixé reste celui consistant à obliger le transport par camion à emprunter les grands axes de circulations prévus à cet effet et ne puisse pas utiliser les voiries des villes et même du département comme voies de détournement. Cela implique en particulier que le prolongement de la RN406 aille directement du Port au croisement RN19/A86 et que l’échangeur prévu dans la ZA des Petits Carreaux soit supprimé (ou tout au moins gérés uniquement en raquette de retournement sans possibilité de sortir vers la ville de Sucy en Brie et la RD111).

Le prolongement de cette voie, va nécessairement avoir des impacts négatifs sur les espaces traversés dont certains participent de la préservation de la biodiversité de notre territoire (crapaud calamite, conocéphale gracieux). Nous demandons à ce que toutes les perturbations apportées soient étudiées et compensées aussi bien pour la flore que pour la faune. Nous souhaitons également que l’impact du bruit sur les habitants soit compensé par des protections adéquates. Enfin nous demandons une simulation des impacts possibles de l’équipement sur le risque de crue centennale (remblais routiers perturbant l’évacuation des eaux, …).

Nous demandons à ce que les conséquences à moyen terme de ce prolongement soient prises en compte et en particulier le risque de réactivation du projet d’autoroute reliant le Port de Bonneuil à la RN4 (ex VDO). Nous souhaitons au contraire que cette emprise demeure réservée – comme le préconise le SDRIF –   à l’implantation d’un Transport Commun  en site propre (Altival) et que la mise en place de ce projet soit déclarée prioritaire.

Le port de Bonneuil est une opportunité économique importante qui mérite d’être développé dans une perspective d’arrivée d’entreprise diversifiées, moins polluantes. Dans un contexte d’un besoin fort de création de logements sociaux, à proximité de sites de transports en commun (RER, TCSP), la zone de Sucy-Ouest nous semble devoir pouvoir être pensée comme une zone de densification raisonnée dont l’Ile-de-France a besoin. Nous demandons qu’une étude de grand projet d’urbanisme et de développement durable (incluant un éco-quartier) soit menée sur cette zone de Sucy-Ouest, en application des nouvelles priorités du SDRIF 2013.

 

Europe Ecologie Les Verts – Val de Marne

Position adoptée à l’unanimité par le bureau executif départemental du 3 Juillet 2013

Appel de BMSE à manifester le Dimanche 30 Juin pour la qualité de l’air et de l’eau

La mobilisation contre la pollution de l’air, la terre et l’eau dans le Port de Bonneuil et les communes environnantes est plus urgente que jamais. Aussi nous invitons tous les lecteurs du présent blog à participer à la manifestation organisée par l’association BMSE et à relayer l’appel lancé sur leur site (http://www.bmse.fr). Et n’oubliez pas également d’aller inscrire vos observations sur la prolongation de la RN406 dans les registres d’enquête publique de Sucy ou de Bonneuil, que vous soyez habitant ou non de ces communes. Tant que les normes environnementales du Port de Bonneuil ne seront pas alignées sur celles de Gennevilliers et qu’un capteur AIRPARIF permanent ne sera pas installé – par exemple face à l’usine Eiffage au point de départ de la RN406 –  la dégradation de l’environnement de cette zone d’intérêt économique, social et environnemental majeur se poursuivra.

BMSE3006_DEF

Du bon usage d’une étude d’impact douteuse …

L’analyse de l’impact de la société Eiffage sur l’environnement réalisée par la société Entime comporte des choix surprenants en matière de localisation des capteurs et de durée de réalisation des analyses. On aurait cependant tord de la rejeter totalement car elle comporte quelques résultats intéressants pour les opposants à la centrale d’enrobage à chaud d’Eiffage.

Cliquez ici pour télécharger le rapport ENTIME.

A) Des choix surprenants en ce qui concerne les points d’observation …

entime

Comme on peut le voir sur l’image ci-dessus, les points de mesure retenus par la société ENTIME sont pour les  trois premiers  d’entre eux situés au niveau de la centrale (n°2) ou dans ses alentours immédiats selon l’axe des vents dominants (n°1 et n°3) . Il est en revanche curieux que les deux points suivants censés restituer l’impact sur les habitants des communes voisines soient situés pour l’un très proche (n°4, quai de Bonneuil à Saint Maur) et pour l’autre très éloigné (n°5, Avenue A. Pleuvry à Sucy). Il est incompréhensible que le point représentatif de la commune de Sucy-en-Brie ne soit pas situé au niveau de l’école des Noyers ou près de la gare, là où les habitants constatent les plus grandes nuisances olfactives

Une explication possible de cette différence réside sans doute dans l’attitude différente des deux mairies de Saint-Maur et de Sucy face à l’implantation Eiffage. Si le maire et ses adjoints soutiennent clairement le combat de leurs habitants à Saint-Maur, c’est un euphémisme de dire qu’il n’en va pas de même à Sucy-en-Brie ou un adjoint bien au fait du dossier aurait déclaré que « de toutes façons les gens finiront bien par s’habituer » (sic). Le choix du point n°5 semble donc a priori résulter d’une volonté de dissimuler les impacts de la centrale Eiffage sur Sucy-en-Brie, avec la bénédiction de la mairie qui aurait dû protester et imposer le choix d’un capteur au niveau de l’école des Noyers.

B) … mais la possibilité d’utiliser le point excentré comme référence pour les rejets de HAP

Pourtant, on peut faute de mieux utiliser ce point n°5 pour mieux juger de l’impact de la centrale en le prenant comme référence, précisément parce qu’il est trop éloigné de la zone d’impact maximal. Voyons en particulier comment on peut mesurer ainsi l’impact de la diffusion des polluants les plus dangereux que sont les HAP. Nous partons pour cela du tableau original des concentrations de HAP fourni par Entime :

Tableau 1 : niveaux moyen de HAP relevé par Entime

hap

Nous ramenons ensuite ce tableau à une valeur unique par case en effectuant la moyenne des bornes données pour chaque intervalle de confiance :

tableau n°2 : Estimation des valeurs centrales de chaque intervalle

tab1

Puisque le point n°5 de Sucy-en-Brie est clairement situé en dehors de la zone d’impact de la centrale Eiffage, il peut servir de référence pour définir un niveau normal de polluants de type HAP. Par exemple, la concentration en  Naphtalène y est égale 0.000392 ce qui définira le niveau 100 pour comparer avec les autres points.  La concentration en Naphtalène du point n°1 à Bonneuil est de 0.000175 ce qui est environ deux fois plus faible qu’à Sucy et nous donnera un indice 45, inférieur de 55% à la normale. Par contre, au niveau de la centrale Eiffage, la concentration en Naphtalène est de 0.001290 ce qui est trois fois plus que la concentration de Sucy et nous donnera un indice 329, soit une concentration supérieure de 229% à la normale.

Tableau n°3 : concentrations anormales de polluants HAP (indice 100=Avenue Pleuvry à Sucy-en-Brie)

tab2

Pour faciliter la lecture des résultats, nous avons indiqué en vert les valeurs inférieures ou égales au point de référence, en jaune les concentrations 1 à 2 fois plus élevées, en orange les concentrations 2 à 4 fois plus élevées et en rouge les concentrations supérieures à 4 fois la valeur de référence. Cette analyse montre une situation très contrastée des résultats que l’on peut détailler ainsi :

  • Le point n°1 (bout de la route des Gorres) affiche des concentrations en HAP environ deux fois plus élevées que le point de référence. Selon les composés HAP la valeur peut varier et être tantôt plus faible, tantôt plus forte qu’au point de référence.
  • Le point n°2 (site Eiffage) affiche des concentrations de HAP qui sont en moyenne 7 fois plus fortes qu’au point de référence. Selon les composés chimiques on se trouve de 2 à 16 fois au dessus des valeurs observées en dehors de la zone d’impact. De quoi s’inquiéter pour la santé des ouvriers de la centrale et leurs voisins immédiats !
  • Le point n°3 (Bordure de Marne, société loueurs de France) affiche le record absolu avec des concentrations de HAP 16 fois supérieures au niveau observé au point de référence. Pour certains composés on trouve même des valeurs 20 à 30 fois supérieures à la valeur de référence (Fluorène, Anthracène, Phénanthrène, …). Quant on sait que ce point d’observation correspond à l’emplacement des restaurants fréquentés par les employés du site, on peut s’interroger sur la responsabilité des entreprises voisines d’Eiffage vis à vis de leurs personnels. La faute inexcusable n’est pas loin …
  • Le point n°4 (137, Quai de Bonneuil) est le seul qui ait une valeur moyenne légèrement inférieure à celle du point de référence (indice 92). Toutefois, une lecture attentive du tableau montre que cette situation moyenne recouvre des résultats très contrastés. d’un côté, relativement peu de Naphtalène, Fluorène, Anthracènes … De l’autre des concentrations extrêmement élevées de benzo-anthracène ou benzo-fluorène.

Bien évidemment, ces résultats sont difficiles à mobiliser dans un cadre légal puisque les HAP ne font pas l’objet d’une surveillance d’ensemble et que seuls quelques uns sont mesurés par AIRPARIF. Il n’en demeure pas moins que la présence de concentrations 4 à 30 fois supérieures à la normale (définie ici par le point de référence n°5) ne peut manquer de susciter des interrogations légitimes.  Et devrait impliquer la mise en place d’une surveillance épidémiologique de la zone située autour du Port de Bonneuil afin de repérer si la fréquence des cancers liés aux HAP n’est pas au dessus de la normale francilienne.

C) Et que dire des concentrations exceptionnelles de particules fines  !

Notons enfin que le rapport conclue bien hâtivement à l’absence de problèmes sanitaires alors même que des niveaux exceptionnels de particules fines sont observés à proximité de la centrale :

tab3

Comme par hasard, on retrouve des concentrations très fortes au point n°2 et au point n°3, mais malheureusement la mesure au point n°3 n’est pas fiable en raison d’un arrêt particulièrement opportun du capteur, comme nous l’explique la note en bas de page suivante :

tab3bis

Quelle malchance, en effet, alors même que ce point n°3 est comme on l’a vu le lieu où se situent les principaux restaurants où se retrouvent les employés de la zones industrielle du Port de Bonneuil le midi. Mais en réalité peu importe car l’étude ENTIME va utiliser un magnifique tour de passe-passe pour faire disparaître les mauvais chiffres de particules dans sa conclusion générale dont voici l’extrait :

tab4

Vous ne comprenez pas d’où vient le chiffre de particule de ce tableau final ?

Eh bien regardez mieux la phrase d’explication : « ... les concentrations moyennes mesurées au droit des zones habitées sont inférieures aux valeurs limites …. ». L’astuce consiste à ne retenir que les points n°4 et n°5 pour calculer la valeur moyenne de concentration des PM10 : (26.09+22.65) / 2 = 24.37 C.Q.F.D. La manipulation est évidemment particulièrement grossière mais efficace si l’on n’est pas attentif. Et on comprend alors beaucoup mieux l’intérêt du point n°5 situé à grande distance de la centrale.

Conclusion : faut pas prendre les riverains pour des c … sauvages

Il serait intéressant de savoir qui a choisi le point d’étude n°5 à Sucy-en-Brie car , comme on l’a vu, il contribue singulièrement à fausser les résultats de l’analyse. Interrogé à ce sujet lors d’une réunion au quartier des Noyers, la mairie de Sucy aurait répondu que ce point avait été choisi, plutôt que l’école des Noyers, parce qu’il représentait mieux l’ensemble de la ville de Sucy.  Mais il semble qu’il ait été surtout choisi parce qu’il est perpendiculaire à la direction des vents dominants et constitue la zone la moins impactée de la commune.

rose des vents

Bref … on ne peut pas dire que cette étude présente toutes les garanties de sincérité. Mais elle apporte à tout le moins des renseignements utile sur la dangerosité de la centrale pour les populations qui travaillent sur place et en particulier celles qui fréquentent les restaurants du bord de la Marne.

Essai de cartographie de la localisation des centrales d’enrobage en France

Lors de la dernière réunion en préfecture, nous avons demandé aux représentants du groupe Eiffage de nous fournir la liste des 170 postes d’enrobages de leur société en France, ainsi que celle de leurs concurrents. Nous souhaiterions en effet établir une carte de localisation des centrales d’enrobage en France afin de mieux comprendre leurs logiques de localisation et de juger du caractère banal ou exceptionnel de celle de Bonneuil-sur-Marne. Malheureusement, la société Eiffage ne semble pas disposée à répondre à cette demande simple et nous allons de ce fait essayer d’établir nous même la carte avec l’aide des lecteurs du blogs.

Si vous voulez nous aider, merci d’avance de poster un commentaire signalant celles que vous connaissez ou que vous avez pu trouver sur le web, en précisant :

  • Nom exact de la société :
  • Adresse précise :
  • Groupe de rattachement  (Eiffage, Bouygues, Vinci, indépendant, …)
  • Nombre de salariés (si possible) :
  • Population localisée à moins de 2 kilomètres (si possible) :
  • Autres renseignements :

Les nouvelles centrales seront ajoutées régulièrement après vérification et nous espérons à terme pouvoir analyser les logiques de localisation de ce type d’entreprise, ainsi que les formes de concurrences ou de collaboration entre les trois principales sociétés de travaux publics.

Claude Grasland

membre du collectif T’AIR-EAU 94

Contre-enquête (5) : La centrale d’enrobés de Bonneuil est-elle comparable à celles utilisées par Eiffage pour l’étude d’impact ?

Nous avons souligné à plusieurs reprises le caractère scandaleux de l’étude d’impact qui s’est fondée sur les « retours d’expérience d’Eiffage » à partir de trois de ses centrales d’enrobés situées à Esvres-sur-Indre, Montecourt-Lizerolles et Estrées-Saint-Denis. Nous souhaiterions ici montrer que ces centrales sont situées dans des contextes géographiques non comparables à celui de la centrale de Bonneuil, tant en nombre d’habitants concernés qu’en nombre d’industries polluantes déjà présentes.

1. La centrale Eiffage de Montescourt-Lizerolles

1.1. Adresse officielle

Morin Enrobés Aisne
rue de la raperie
02440 Montescourt-lizerolles

1.2 Impact démographique à 2 kilomètres

L’usine se situe dans une commune de 1669 habitants. Les communes voisines (Clastres, Essigny, Gibercourt, Remigny et Jussy) totalisent 3397 habitants ce qui fait environ 5000 habitants situés dans la zone concernée par l’étude d’impact. Mais l’analyse de la localisation plus précise des zones habitées  montre que l’on ne trouve guère plus de 2000 habitants  dans un rayon de deux kilomètres autour de la centrale, ce qui est 25 fois moins que la situation observée à Bonneuil.

 

1.3 Impact local sur les riverains

Un zoom plus précis montre que l’usine d’enrobés se situe au centre du village de Montescourt-Lizerolles et est entourée d’habitation de tous côtés à moins de 300 ou 400 mètres. La situation est donc comparable à celle de l’usine Eiffage de Bonneuil, à cette différence près qu’il n’y a pour ainsi dire pas d’autres usines polluantes dans le village et que l’on se situe en zone rurale. Il n’y a donc pas d’effets cumulés comparables à ceux observés à Bonneuil qui concentre industrie et voies de circulations polluantes.

2. La centrale Eiffage d’Esvres sur Indre

2.1 Adresse officielle

Touraine Enrobés,  La Huaudiere, 37320 Esvres sur Indre

2.2 Impact démographique à 2 kilomètres

La centrale est située dans une zone d’activité (en violet) éloignée de plus d’un kilomètre du centre de la commune d’Esvres sur Indre. Le cercle de 2 kilomètres autour de la centrale est totalement inclus dans la commune d’Esvres sur Indre qui totalise  4481 habitants en 2009. Sachant que toutes les zones d’habitat de la commune (en rose) ne sont pas dans le cercle de 2 kilomètres, on peut estimer à environ 2500 habitants le nombre de personnes subissant l’impact de l’usine d’enrobés. C’est 20 fois moins que dans le cas de l’usine de Bonneuil….

2.3 Impact local sur les riverains

Au niveau local, l’usine Eiffage se situe en limite de la zone d’activité d’Esvres sur Indre et est pour l’essentiel entourée de forêts ou de champs. Son impact sur les habitants et sur les travailleurs des autres établissements de la zone apparaît de ce fait plus limité. Il s’agit à l’évidence d’une localisation beaucoup moins nuisible que celle de l’usine de Bonneuil, même si on ne peut négliger la présence d’habitations proches aux alentours de 300 à 600 mètres.

3. La centrale Eiffage d’Estrées Saint Denis

2.1 Adresse officielle

Morin Enrobés Oise, avenue de Flandre, 60190 Estrées-Saint-Denis

2.2 Impact démographique à 2 kilomètres

Comme dans le cas d’Esvres-sur-Indre, la centrale Eiffage d’Estrées-Saint-Denis est située dans une zone d’activité située en périphérie de la commune, le long d’une voie de chemin de fer qui assure la livraison et l’expédition des produits. La zone résidentielle est située dans l’ensemble à plus d’un kilomètre de la centrale et ne concerne que la commune d’Estrées-Saint-Denis qui totalise 3594 habitants en 2009. En admettant que la quasi totalité de la population soit située à moins de 2 kilomètres de la centrale, on aurait environ 3500 habitants proches, ce qui est tout de même 15 fois moins que dans le cas de la centrale Eiffage de Bonneuil.

2.3 Impact local sur les riverains

Le zoom révèle la présence d’un ensemble d’habitations (en rose) relativement proches de l’usine Eiffage et entourées de zones industrielles (en violet). La proximité de la gare explique sans doute le développement de ce quartier d’habitation. La population située à proximité de la centrale  demeure toutefois assez réduite et on n’y trouve ni écoles ni maisons de retraites.

4. La centrale Eiffage de Bonneuil est-elle comparable ???

2.1 Adresse officielle

Eiffage travaux publics, rue du moulin-bateau, Bonneuil-sur-Marne

2.2 Impact démographique à 2 kilomètres

Etablie à la même échelle que les trois cartes précédentes et avec le même outil (Geoportail), la carte de l’impact à deux kilomètres frappe par la saturation générale de l’espace environnant en termes d’activités (violet) ou d’habitat (rose). Dans aucun des trois sites précédents on ne trouve une telle concentration d’habitats et d’activités. Outre l’impact démographique (plus de 50 000 habitants), c’est l’occupation du sol qui n’a rien à voir avec les cas cités en exemple par Eiffage. Sans parler de la densité du réseau de transport qui ajoute une forte pollution à celle déjà émise par les entreprises du Port de Bonneuil. Il est clair que les paramètres de pollution qui ont été mesurés par Eiffage à Esvres sur Indre, Estrées Saint-Denis ou Montecourt ne sont pas transposable à la situation de Bonneuil. La seule centrale d’enrobés comparable, à notre connaissance, serait celle de Gennevilliers.

2.3 Impact local sur les riverains

La concentration d’activités à proximité de la centrale de Bonneuil est beaucoup plus élevée que dans les cas soumis par Eiffage. Seul Esvres-sur-Indre soutient quelque peu la comparaison, mais avec deux différences notables : (1) à Esvres la centrale est situé en bordure de la zone d’activité et entourée de zones agricoles ou forestières ce qui n’est pas le cas à Bonneuil ; (2) à Esvres, la population est relativement éloignée de la zone d’activité alors qu’à Bonneuil elle entoure littéralement la centrale avec une continuité du bâti. Enfin et surtout, on trouve à Bonneuil  écoles, crèches et maisons de retraites  à moins de 1 kilomètre de la centrale ce qui n’est pas le cas dans les autres exemples.

Conclusion : une exception monstrueuse ?

Si l’on s’en tient aux trois centrales d’enrobés qu’Eiffage a utilisées pour valider l’étude d’impact (Esvres, Montrecourt, Estrées) nous pouvons conclure à coup sûr que la centrale de Bonneuil est une exception monstrueuse aux règles habituelles d’implantation des centrales d’enrobés.

Si on considère que la centrale de Bonneuil n’est pas une exception, alors qu’on nous fournisse la liste des centrales comparables et qu’on utilise les paramètres de centrales équivalentes pour modéliser l’impact de la centrale de Bonneuil. Mais nous doutons fort que ce soit le cas et tout nous porte à croire qu’ il n’existe aucun équivalent à la centrale de Bonneuil en matière d’impact potentiel sur un nombre aussi élevé d’habitants.

En tout état de cause, l’étude d’impact sanitaire qui a conduit à l’autorisation est invalide car elle n’a pas considéré des situations comparables .

Compte-rendu (photographique) de la réunion publique du 10 mai 2012

Sans entrer dans trop de détails (car beaucoup des lecteurs du blog étaient présents dans la salle), on peut dire que la réunion du 10 mai 2012 a permis de renforcer la mobilisation citoyenne, de clarifier les solutions de recours juridiques et d’envisager de nouvelles formes d’action, notamment à destination des médias. 
En tenant compte des arrivées et départs (car la salle était comble), on peut estimer que la réunion publique a rassemblé à peu près 200 participants, ce qui confirme la forte mobilisation également attestée par le franchissement des 8000 signatures de la pétition contre la centrale.


Sylvie Grasland-Deslot a présenté tout d’abord un diaporama résumant la contre-enquête du collectif T’AIR-EAU 94 (accessible en cliquant ici) après quoi Sonia Zamai (avec le micro sur la photo) a présenté les possibilités de recours juridiques.

Au cours du débat, plusieurs personnes ont pris la parole pour suggérer un recours accru aux médias et une multiplication des articles de presse (à l’instar de l’article du Parisien publié au lendemain de la réunion) mais aussi de radio ou télévision, et un usage renforcé de la communication virale. D’ores et déjà un des membres du collectif a créé un compte Twitter contre la centrale  (@lephare2) et des initiatives sont également en cours sur Facebook.

Une chose est en tous les cas certaine, la mobilisation ne faiblit pas et la réaction s’organise face aux nuisances de plus en plus régulières que nous observons de jour comme de nuit, alors même que la centrale en est juste au stade des essais. Les photos ci-dessous prisent par un riverain membre du collectif sont édifiantes sur l’impact paysager. Encore ne disent-elles rien sur l’impact en termes de bruits de concassage et d’odeurs de goudron …

Diaporama de la contre-enquête T’AIR-EAU 94(réunion publique du 10 mai 2012)Bulletin de participation aux frais juridiques

Pour assurer une meilleure diffusion de la contre-enquête T’AIR-EAU94 dans les médias ou à l’occasion de nouvelles réunions publiques, nous mettons à votre disposition le diaporama qui a été présenté lors de la réunion publique de Saint-Maur le 10 mai dernier et dont le compte-rendu va suivre. n’hésitez pas à diffuser ou faire circuler ce diaporama par tous les relais à votre disposition.

Diaporame  T’AIR-EAU 94 (format PPT avec animations)

Diaporama  T’AIR-EAU 94 (format PDF, sans animations)

Une des diapositives les plus symboliques lors de la présentation du 10 mai 2012 …

Eiffage annonce l’ouverture de l’usine « dans les prochaines semaines » …

Le 5 avril 2012, la société Eiffage Travaux Publics a posté sur son site un avis d’ouverture prochaine de son poste d’enrobage de Bonneuil. Les futurs clients sont avertis, on va bientôt pouvoir livrer des tonnes d’enrobés à chaud dans toute l’Ile de France, alors même qu’aucun plan de circulation des camions n’est arrêté. Quand à l’annonce faite par le préfet d’un arrêté complémentaire visant à procéder à des mesures atmosphérique avant l’ouverture de l’usine, elle va visiblement demeurer lettre morte …

Cliquez ici pour lire l’article sur le site d’Eiffage ou cliquez sur les images ci-dessous pour les aggrandir

      

 

Bonneuil : Courrier du Maire au Préfet et au président du Port Autonome

Par un courrier posté le 11 avril, Monsieur Patrick Douhet, maire de Bonneuil sur Marne, informe le collectif T’AIR-EAU94 de l’envoi de deux lettres adressées le 4 avril au Préfet du Val de Marne, Pierre Dartout, et au Président du Conseil d’administration de Ports de Paris, Jean-François Dalaise.

 

Poison d’avril : du goudron et des plumes …

Affiche  représentant l’application du goudron et des plumes au commissaire enquêteur X***   après la célèbre publication de son rapport favorable à l’ouverture de l’usine E*** dans le Port Autonome de B*** .  Ses tortionnaires versèrent également de l’eau de la Marne dans sa gorge, comme le montre la gravure. Noter la corde suspendue à l’arbre de la liberté et le décret préfectoral  affiché à l’envers.

« Le supplice du goudron et des plumes (anglais: Tarring and feathering) est un châtiment corporel, qui remonte au moins à l’époque des Croisades. Héritage d’une justice féodale, officielle ou non, d’abord appliqué en Europe et au sein de ses colonies, puis au début des temps modernes aux États-Unis, notamment au Far West, il fut exécuté en général par une foule vengeresse, comme le lynchage. »

« Le goudron, utilisé par l’industrie balbutiante de l’époque, et les plumes issues des élevages de gallinacés se trouvaient alors en abondance. Lors d’une scène typique d’utilisation du goudron et des plumes, le sujet de la vindicte populaire était dévêtu jusqu’à la taille. Du goudron chaud était alors soit versé, soit appliqué au pinceau sur la personne tandis qu’on l’immobilisait. Ensuite, soit l’on jetait des plumes sur la victime, soit on la roulait dans une pile de plumes de façon à ce que ces dernières adhèrent au goudron collant. Il n’était pas rare d’exhiber la victime au cours d’une parade dans la ville. Les plumes collaient au goudron pendant plusieurs jours, rendant évidente et durable l’infamie de la personne. »

« Le but de ce supplice était à la fois la blessure physique et morale, humiliant le supplicié suffisamment pour lui faire quitter la ville et le dissuader d’y causer des troubles. Cette pratique ne constitua jamais une punition officielle aux États-Unis, mais plutôt une forme d’auto-justice. Il y eut en outre des cas d’usage du goudron et des plumes en Irlande du Nord, au cours du conflit nord-irlandais. En ces derniers cas, le personnel médical put s’occuper rapidement et efficacement des victimes. »

Source : Wikipedia-France, « Supplice du goudron et des plumes ».

DEBAT POLITIQUE (1) : Fixons les règles du jeu

A trois semaines des élections présidentielles et deux mois des élections législatives, il serait naïf de penser que les 4000 signatures obtenues par la pétition du collectif T’AIR-EAU94 ne sont pas devenues un enjeu électoral, surtout pour les candidats déclarés à l’Assemblée Nationale. Plutôt que de s’en réjouir, il faut s’en inquiéter et craindre que l’on assiste à un feu de paille de soutiens opportunistes qui, passés les échéances nationales, disparaîtront aussi vite qu’ils sont venus. Nous proposons donc de fixer des règles du jeu claires et précises, assurant la mise en place d’un véritable débat public et débouchant sur des engagements de longue durée des représentants de la nation.

1) Le collectif T’AIR-EAU94 ne donnera pas de consignes de votes

Les membres du collectif T’AIR-EAU94 et les signataires de la pétition publique appartiennent à titre individuel à l’ensemble des partis politiques et n’ont aucune raison de dissimuler leur affiliation lorsqu’on les interroge à ce sujet. Mais le collectif dans son ensemble est tenu à un devoir de réserve et ne peut en aucun cas se prononcer en faveur de tel ou tel candidat pour les élections présidentielles ou législatives à venir. Tout ce que le collectif T’AIR-EAU94 peut faire, c’est demander à chacun des partis politiques de se prononcer sur des propositions précises qui permettront aux électeurs d’effectuer leur choix en connaissance de cause.

2) Prendre en compte les trois dimensions économiques, sociales et environnementales.

Les membres du collectif T’AIR-EAU94 ne se contenteront pas de signatures individuelles de candidats aux élections en bas de la pétition demandant l’arrêt de la centrale Eiffage de Bonneuil. L’honneur et la difficulté du métier de représentant de la nation est de mettre en oeuvre des solutions conformes à l’intérêt général et de procéder à des arbitrages entre les différents intérêts particuliers. Le cas de la centrale Eiffage est de ce point de vue particulièrement emblématique puisqu’il met en jeu les trois dimensions majeures et souvent conflictuelles du développement durable : l’économique (assurer la création de richesse et d’emploi), le social (réduire les inégalités, par exemples en matière de santé) et l’environnemental (protéger les ressources non renouvelables et les transmettre aux générations futures). Qu’ils soient favorables ou défavorables à l’implantation de la centrale, nous demandons aux partis politiques de proposer des argumentaires précis sur ces trois points et d’expliciter comment ils effectuent leur arbitrage final.

3) Prendre des engagements écrits sans langue de bois

Plusieurs élus interpellés par les membres du collectif T’AIR-EAU94 au sujet de l’usine Eiffage ont souligné qu’il est beaucoup plus facile de promettre des actions  lorsque l’on n’est pas en situation directe de responsabilité, que de les mettre en oeuvre au quotidien lorsque l’on est soumis à la pression de contraintes multiples, aussi bien légales que financières. Il est légitime que ces explications des élus soient portées à la connaissance du public lorsqu’elles sont justifiées. Tout comme il est indispensable que les candidats ne se contentent pas de promesses lénifiantes mais vagues. Aussi nous demandons aux uns et aux autres de se prononcer par écrit et sans langue de bois.  Ces prises de position écrites doivent être envoyées à taireau94@voila.fr et seront publiées sur le présent site dès lors qu’elles respectent les règles de base de respect et de courtoisie. Elles pourront être librement commentées par les internautes. Le fait de se prononcer par écrit permet d’éviter les polémiques autour de compte-rendus imprécis de débats tenus lors de réunion. Il permet surtout d’appliquer aux propositions des candidats le test de négativité (*) .

(*) Le test de négativité consiste à prendre une proposition et à se demander si l’on peut être opposé à la proposition inverse. Si personne ne peut être opposé à la proposition inverse, c’est que cette proposition n’a aucune valeur en terme de débat public. Par exemple, si un candidat déclare  » (X) Je suis contre la mise en danger des enfants d’école primaire« , la proposition inverse (non-X) « Je suis pour la mise en danger des enfants d’école primaire » va susciter une opposition unanime. ce qui prouve que la proposition (X) n’a aucune valeur et n’est qu’un élément de discours sans contenu pour le débat politique. Si en revanche un candidat déclare (Y) » Je suis contre l’implantation de l’usine Eiffage parce qu’elle va détruire plus d’emplois qu’elle ne va en créer et comporte des risques pour la santé« , la proposition inverse (non-Y) « Je suis pour l’implantation de la centrale Eiffage parce que je pense qu’elle va créer plus d’emplois qu’elle ne va en détruire et ne présente pas de risques pour la santé »  est défendable. Ce sera à chacun d’argumenter pourquoi il pense (Y) ou (non-Y) dans le cadre d’un débat faisant appel à la fois aux experts  (de santé, d’emploi) mais aussi à la capacité d’arbitrage du politique (priorité à l’emploi ou à la santé).

4) Préciser les niveaux d’engagement politique : Europe, Nation, Région, Département, Intercommunalités, Commune

L’engagement souscrit par un parti politique n’aura pas le même sens selon qu’il concerne un membre isolé de celui-ci (signature de la pétition) ou selon qu’il est relayé aux niveaux supérieurs que sont la commune, le département, la région ou l’Etat. Nous savons d’expérience, et par de multiples exemples, que d’une commune à l’autre, les membres d’un même parti politique peuvent être favorables ou opposés à l’ouverture de la centrale Eiffage.  Il s’agit là d’un problème interne spécifique à chaque parti politique dans lequel le collectif T’AIR-EAU94 n’a pas pas à intervenir en tant que tel. Mais il est en revanche indispensable que les prises de position politique qui nous seront transmises pour publication mentionnent clairement le niveau territorial d’engagement des partis politiques. Ce n’est en effet pas la même chose d’avoir le soutien du parti politique X au niveau d’une seule commune, d’un canton, d’un département, d’une région, voire de la nation.

5) Favoriser un dialogue intercommunal et éviter les solutions partielles

Au niveau des communes les plus concernées par la centrale (Bonneuil-sur-Marne, Sucy-en-Brie, Saint-Maur-des-Fossés) et de leurs voisines immédiates (Ormesson, Chennevières, Créteil, Champigny, Boissy-Saint-Léger, …), il existe une tendance regrettable à se rejeter réciproquement la faute de l’implantation de la centrale et, ce qui est plus grave, à tenter par anticipation de déplacer les nuisances futures vers les autres communes. Nous ne parlons pas ici de la pollution de l’air qui en tout état de cause sera hors de contrôle, mais plutôt des longues files de camions chargés de bitume toxique qu’il faudra bien évacuer si la centrale se met en place (plusieurs centaines par jour en période de pointe). Il y a là un enjeu majeur qui interfère avec de vieux dossier que l’on croyait refermés à jamais mais qui visiblement ne le sont pas (la fameuse Rocade est du Val de Marne). Parce qu’il regroupe des membres de toutes les communes concernées, le collectif T’AIR_EAU94 ne saurait accepter des solutions consistant pour une commune particulière à s’assurer que c’est la voisine qui subira le passage des files de camions. Le dialogue politique intercommunal doit impérativement être renforcé et les intercommunalités présentes ou futures sont très clairement invitées à s’emparer du dossier.

6) Publication des prises de propositions spontanées ou proposition d’une charte ?

Il existe deux solutions complémentaires pour engager le débat politique autour de la centrale Eiffage de Bonneuil. La première consiste à publier sans commentaire de notre part  les courriers des élus ou candidats  décrivant leurs positions respectives sur la centrale Eiffage de Bonneuil. La seconde option consiste pour les membres du collectif T’AIR-EAU94 à élaborer une charte de propositions qu’ils jugent indispensables et à demander à tous les candidats aux élections législatives de se prononcer pour ou contre. La première solution semble plus adaptée à la période des élections présidentielles où le débat est plutôt centré sur le niveau national. Elle laisse plus de liberté aux partis pour réfléchir au sujet et résoudre éventuellement leurs contradictions internes. La seconde solution semble en revanche indispensable pour les élections législatives où les candidats des deux circonscriptions voisines de la centrale ne pourront pas faire l’impasse sur le sujet.  Il serait donc souhaitable que le collectif T’AIR-EAU94 élabore d’ici la le début du mois de Mai une charte ou une série de questions qui seront adressées à tous les candidats aux élections législatives.

Conclusion : le facteur temps

On peut sans doute s’étonner que ne soit pas rappelé ici le caractère urgent d’actions concrètes face à l’ouverture imminente de la centrale Eiffage. Mais ces actions relèvent de l’action directe des membres du collectif et de recours en justice. Ce que nous demandons aux représentants de la nation et aux candidats c’est au contraire un engagement réfléchi sur la durée, qui ne s’interrompe pas avec les grandes vacances. Au delà du cas emblématique de la centrale Eiffage, il faut mettre en place une perspective de long terme pour un développement durable (économique, social et environnemental) du Port Autonome de Bonneuil et des communes environnantes.

N.B. Par souci d’équité, nous attendrons une semaine (dimanche 8 Avril)  pour publier les premières contributions des partis politiques au débat. Il ne serait de toutes façons pas sérieux de publier ces propositions dès demain (1er Avril …)

Claude GRASLAND

Pour le collectif T’AIR_EAU94

PROVOCATION : Eiffage réalise des essais en plein pic de pollution francilien !

Non, vous ne rêvez pas. Cette photographie prise mardi 27 Mars à 8h45 montre bien un panache de fumée au dessus de l’usine Eiffage de Bonneuil. Alors même que tous les journaux titrent sur les pics records de pollution aérienne en Ile de France au mois de mars, on procède à des essais d’enrobage à chaud de bitume dans le Port de Bonneuil. Voila qui en dit long sur les pratiques futures de cette entreprise lorsque l’usine sera totalement opérationnelle : le profit avant tout, sans aucune considération des dangers encourus par les populations !

Ils auraient tout de même pu attendre un retour à la normale de la situation particulièrement alarmante de l’air en Ile de France. Les données AIRPARIF du port autonome de Gennevilliers (équipé d’un capteur permanent, lui !) montrent un dépassement très anormal des pics de pollution aux particules fines( PM2.5) et moyennes (PM10) dont le seuil d’alerte est fixé à 80 microg/m3 en France et 50 microgr./m3 au niveau européen. Et encore il manque les derniers jours où de nouveaux records ont été battus.

Comme le note le journal Le Monde daté du 28 Mars 2012 à la page 11 : plusieurs villes dont Paris ne respectent pas les normes communautaires et Bruxelles s’apprête à saisir à nouveau la Cour de Justice Européenne contre la France, classée parmi les plus mauvais élèves de l’Union Européenne. Alors que les automobilistes sont obligées par la préfecture de police de réduire leur vitesse de 20 km/h partout en Ile de France, le préfet du Val-de-Marne donne sa bénédiction à Eiffage pour ajouter en toute impunité sa petite touche personnelle à la pollution ambiante !

Nous voulions une réponse d’Eiffage aux protestations des riverains : elle arrive sous forme de signaux de fumée !

Claude GRASLAND

Pour le collectif T’AIR-EAU94

Saisine du Défenseur des Droits contre l’arrêté préfectoral d’autorisation d’Eiffage

Faute d’avoir pu trouver un compromis avec la préfecture sur le report de l’ouverture de la centrale Eiffage, nous avons déclenché la bataille juridique en vue de casser l’arrêté d’exploitation. La première action est la saisine du Défenseur des Droits (ex. Médiateur de la République), mais elle ne constitue qu’une simple médiation et c’est devant le Tribunal Administratif et la Cour de Justice Européenne que nous allons engager les actions avant l’expiration du délai légal de recours d’un an.

Saisine du Défenseur des Droits – Eiffage

T’AIR-EAU 94 manifeste en chantant et est reçu par le maire de Bonneuil

Une vingtaine  de membres du collectif T’AIR-EAU 94 a convergé ce samedi vers le centre-ville de Bonneuil-sur-Marne pour informer les habitants des dangers de la centrale d’enrobés à chaud Eiffage et leur proposer de signer la pétition. Ils ont été très bien accueillis par les habitants qui sont nombreux à avoir signé la pétition. Ils ont également été reçus pendant plus d’une heure par Monsieur le Maire de Bonneuil Patrick Douet et son adjoint Jean Chagny. Récit en images …

Acte 1 : Distribution de tracts  au marché A. Gross (10h-11h)

Accompagnés de  très jeunes militants, les membres du collectif T’AIR-EAU 94 ont commencé à distribuer les tracts et faire signer les pétitions à l’entrée du marché. Mais au vu de la petite taille de celui-ci, la majorité des militants se sont dispersés dans l’ensemble du centre-ville de Bonneuil pour faire signer les habitants dans les rues et pour informer les commerçants. Il faut insister sur le très bon accueil que nous avons reçu de la part des habitants de Bonneuil, dont beaucoup n’étaient même pas informés de l’existence de la centrale. Il existe une grande solidarité vis-à-vis des habitants de Sucy-en-Brie et Saint-Maur-des-Fossés, surtout lorsque l’on montre les dangers pour les écoles primaires et les maisons de retraite. Comme souvent, l’argument de la création d’emploi est évoqué par quelques habitants pour défendre le projet. Mais la faiblesse du nombre de créations (4 à 7) et le risque de destruction d’emplois conduisent finalement beaucoup d’indécis à signer la pétition.

En une heure, nous avons recueilli une petite centaine de signatures, ce qui est évidemment peu en absolu, mais considérable si l’on remarque qu’en deux mois de campagne, il n’y avait eu jusqu’ici qu’une trentaine de signataires de la pétition sur Bonneuil. On peut espérer et souhaiter que, comme dans le cas de Sucy et Saint-Maur, il y ait un effet boule de neige et que les premiers signataires soient suivis de nombreux autres dans les semaines à venir.

Acte 2 : Défilé chantant du marché à la mairie (11h-11h30)

Un peu après 11 heures, le collectif se met en marche vers la mairie de Bonneuil dans un tonnerre de bruit (casseroles, tambourins, flûtes, sifflets, accordéon, …) pour réveiller la population qui nous regarde passer intriguée. Nous nous arrêtons à mi-chemin pour entonner une première fois « L’Intercommunale », chant militant composé pour l’occasion sur l’air de « L’Internationale ». Comme c’est un chant plutôt bien connu à Bonneuil, les gens écoutent attentivement les paroles nouvelles et certains klaxonnent depuis leur voiture ou applaudissent. Bref, les rieurs sont de notre côté et c’est tant mieux.

Arrivée devant la mairie (où le directeur de cabinet nous a averti que nous serions reçus par Monsieur le Maire), nous entonnons une nouvelle fois notre chant de ralliement en poussant le volume à la limite de nos cordes vocales. Jean Chagny, adjoint en charge de la question des installations classées vient nous écouter puis, une fois le chant fini, nous invite à rentrer dans la salle de réunion où le maire nous attend.

Acte 3 : Discussion entre la mairie de Bonneuil et le collectif T’AIR-EAU94 (11h30-13h)

Monsieur le Maire de Bonneuil Patrick Douet et son adjoint Jean Chagny prennent en premier la parole pour exposer la position du conseil municipal de Bonneuil. Tout en se coupant fréquemment la parole, ils nous expliquent grosso modo la même chose, à savoir qu’ils n’ont pas eu d’autre choix que d’accepter l’implantation Eiffage il y a deux ans. Plutôt que de voter contre la centrale, ils ont négocié avec Eiffage l’ajout d’une série d’options coûteuses (300 000 à 1 000 000 d’euros) qui devraient réduire les nuisances au minimum. Ils estiment que s’ils avaient voté contre le projet de centrale, le constructeur n’aurait même pas installé ses options. Au-delà de cette stratégie, Monsieur le Maire de Bonneuil insiste sur le fait que le Val de Marne a besoin de 400 000 tonnes d’enrobés par an qui ne peuvent être fournis par les centrales existantes. Or, le Grenelle de l’Environnement imposerait désormais de construire les centrales au plus près des ports pour limiter les transports par camion.  En d’autres termes, le seul endroit où l’on puisse installer une centrale d’enrobage respectueuse de l’environnement dans le Val de Marne serait … le Port de Bonneuil !

Il va sans dire que les membres du collectif T’AIR-EAU 94 font entendre toute une série d’objections face à ces arguments. Sur le premier point par exemple (négocier avec Eiffage pour éviter le pire), ils font remarquer à Monsieur le Maire de Bonneuil que sur un autre dossier, il s’était opposé à juste titre, comme ses homologues de Valenton et de Limeil-Brévannes  au projet de « Montagne des déchets ». Le préfet avait tranché contre l’avis des maires mais ces derniers avaient défendu leur honneur et, vu ce qui s’est passé depuis, ils ont eu raison. Pourquoi en irait-il autrement pour la centrale Eiffage ? Quant à l’argument de la fourniture du Val-de-Marne en bitume produit sur place, il ne tient pas debout. Demande-t-on au département de Paris d’être auto-suffisant en enrobage à chaud ? Evidemment non ! Ce n’est pas à l’échelle du département mais de l’agglomération parisienne qu’il faut réfléchir à la distribution optimale des centrales d’enrobés. Et ce n’est certainement pas dans un zone concentrant 50 000 habitants à moins de 2 kilomètres, 3 écoles et 5 maisons de retraite qu’il faut implanter ce type d’usine. Le collectif remet à cette occasion la synthèse de la contre-enquête qui a déjà été réalisée et qui sera remise au préfet mercredi prochain.  Bien que courtoise, la discussion n’aboutit pas réellement à des décisions concrètes, si ce n’est trois engagements du maire de Bonneuil :

  • Mettre à disposition du collectif T’AIR-EAU 94 tous les documents d’enquête. Et notamment leur donner une photocopie de l’énorme dossier déposé à la mairie
  • Soumettre à son prochain conseil municipal les documents fournis par T’AIR-EAU94 ainsi que l’envoi au préfet d’une demande de moratoire pour l’ouverture de l’usine jusqu’à ce que les citoyens aient pu s’exprimer à l’occasion d’une nouvelle enquête publique. Monsieur le Maire ne s’engage pas à demander ce moratoire mais simplement à consulter  le conseil municipal pour voir si celui-ci souhaite réviser sa position.
  • A l’avenir … favoriser un débat public plus intense lors des projets d’installations classées et donner une publicité beaucoup plus large que les affiches officielles.

Epilogue … provisoire

Au-delà de la mobilisation citoyenne, il faut continuer à faire pression sur les trois conseils municipaux de Sucy-en-Brie, Saint-Maur-des-Fossés et Bonneuil-sur-Marne pour qu’ils prennent tous des positions claires et fermes contre l’implantation de la centrale Eiffage. Et qu’au minimum ils se rallient à une demande de moratoire de 6 mois permettant de reprendre l’enquête publique et de consulter l’ensemble des citoyens. Chaque commune à tendance à rejeter sur les deux autres la responsabilité de ne pas avoir agi à temps pour bloquer le projet. Mais en réalité aucune des trois n’a convenablement informé ses habitants puisque seuls trois personnes ont rempli le registre d’enquête alors que nous allons dépasser les 3000 signatures à la pétition. Bref, il faut utiliser pleinement les prochains conseils municipaux des trois communes pour revenir à la charge et demander à chacune des villes de prononcer un voeu pour un moratoire sur l’ouverture de l’usine. Nous ne cèderons pas là-dessus et nous rappellerons ceci en temps utile à tous les candidats aux élections législatives sur nos deux circonscriptions.

Compte rendu de Claude GRASLAND

Pour le collectif T’AIR-EAU94

P.S. Monsieur le Maire de Bonneuil s’est plaint d’avoir reçu des messages à caractère insultant de personnes se réclamant du collectif T’AIR-EAU 94. Nous lui avons répondu que le collectif condamne les formes d’action de ce type et que la force de notre mouvement citoyen réside précisément dans le respect de la loi et des personnes.

T’AIR-EAU 94 REVEILLE BONNEUIL EN CHANSONS (Samedi 17 Mars, 10h-12h, Marché A. Gross & Mairie)

Le collectif  T’AIR-EAU94 se propose de rendre visite aux habitants de Bonneuil-sur-Marne samedi 17 mars pour les informer des dangers de la centrale d’enrobés à chaud Eiffage. Face au silence de la mairie, nous avons l’intention de faire un peu de bruit  pour que les habitants de cette commune soient  enfin informés. Ci-dessous, le plan et le programme :

 10h-11h : Rendez vous devant le Marché A. Gross (rue Ronsard) :  distribution de tracts aux habitants et signature de la pétition.

11 h -11h15 : Marche pacifique (mais bruyante) vers la mairie de Bonneuil. Apportez tous instruments susceptibles de faire du bruit (cornes de brumes, casseroles, trompettes, …)

11h15-12h : devant la mairie de Bonneuil : Concours de chansons satiriques * sur la centrale Eiffage

* A titre d’exemple  de chanson sur un air connu

L’INTERCOMMUNALE

Debouts les damnés du bitume

Debouts, face à la pollution

Contre Eiffage qui nous enfûme

par milliers nous avons dit « non! »

A Saint-Maur, Sucy et Bonneuil

Tous contre Eiffage, Debout ! Debout !

On aura les pollueurs à l’oeil

Nos enfants valent mieux que leurs sous

(refrain)

C’est L’Intercommunale

Batons-nous et après

Le préfet du Val-de-Marne

Annulera son décret !